Bénin: Patrice Talon «désherbe» les Eaux et forêts

L'homme d'affaires, Patrice Talon.

L'homme d'affaires, Patrice Talon.. DR

Le 25/05/2016 à 12h29

Revue de presseC’est une véritable opération «main propre» qui se produit en ce moment dans plusieurs directions de l’administration béninoise. Celle des Eaux et des Forets vient d’en faire les frais. Le nouveau président du Bénin vient de limoger à la chaîne tous les responsables de cette direction.

Kiosque le360 afrique: «Limogeage sauvage», «balayage»,… Ce sont les termes utilisés chez beninmondeinfos.com pour décrire le mouvement en cours à la direction béninois des Eaux et Forets.Le général Theophile Kakpo, directeur général des Eaux et Forets, son adjoint, le directeur général du Centre national de gestion des réserves de faune (Cenagref), les chefs de brigades, chefs de visite, chefs d’inspection, sont tous passés à la trappe. «Ils ne sont pas seuls. Le patron de l’Office national du bois du Bénin (Onab) et plusieurs de ses directeurs techniques sont aussi concernés», précise la publication. En cause, leur gestion laxiste face aux contrebandiers est évoquée.Le journal ne s’est d’ailleurs pas privé d’ironiser en indiquant que «le grand vent du nouveau départ», prôné par le nouvel homme fort du Bénin depuis son accession au pouvoir, «continue de balayer tout sur son passage».La direction des Eaux et Forets, rattachée au ministère en charge du Cadre de vie et du développement durable, en fait les frais. Le journal pousse ses analyses un peu plus loin en soulignant le risque lié à ce limogeage en masse des responsables d’une direction aussi stratégique. «Le grand hic, c’est le caractère massif des suspensions qui dérange», explique-t-on sur beninmondeinfos.com.Selon la publication, «le grand vide ainsi provoqué va ouvrir le bal, à coup sûr, au pillage des ressources ligneuses et fauniques du pays, lorsque l’on sait que ces directions sont les gardiennes du temple». Elles sont en effet censées lutter contre les abattages abusifs et les exploitations hasardeuses. Il s’agit aussi de la protection des réserves de faune du Bénin contre des actes de braconnage. «Si rien n’est fait pour suppléer rapidement cette vague de départs, le Bénin verra bientôt ses richesses forestières partie en fumée», conclut le journal.

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 25/05/2016 à 12h29