Forces régulières et rebelles fidèles au vice-président s'affrontent à l'arme lourde. Tout a commencé vendredi 8 juillet au moment où Salva Kiir, chef de l'Etat et Riek Machar, son rival de toujours donnaient une conférence de presse. D'après les journalistes présents dans la salle, les deux semblaient étonnés d'entendre les coups de feu. Ce premier jour d'affrontements a abouti au triste bilan de 150 morts.Dimanche, les combats ont redoublé d'intensité et s'étendent à plusieurs quartiers de Juba, la capitale du plus jeune État du continent. L'ONU rapporte l'utilisation d'armes lourdes, notamment des mortiers, lance-grenades. On signale également le déploiement de chars de combat, mais également d'hélicoptères de combat.Retour douteux de Riek MacharEn avril dernier, l'ONU avait forcé la main à Riek Machar en exil en Ethiopie, pour revenir dans la Juba, afin d'appliquer les termes de l'accord de paix signé en août 2015. Le chef de guerre, ex-rebelle, était alors revenu avec une puissante armada. Même s'il a repris ses fonctions de vice-président, beaucoup d'observateurs s'attendaient au pire. Tout porte à croire que le pays a replongé dans la guerre civile pour un bon moment.Quatre cinquième du pétrole soudanaisIl convient de rappeler que le Soudan du Sud a pris avec lui les quatre cinquièmes des anciennes réserves de pétrole du Soudan dont il s'est séparé en 2011. Cependant, le pays peine à profiter de cette manne. Dans un premier temps, des divergences avec Khartoum sur la facturation des droits de transit du pétrole ont empêché l'exportation. Juba a fini par trouver un accord avec l'Ethiopie et l'Erythrée voisines. Mais, les pipelines prévus ne seront finalement pas construits. La guerre à éclaté, entre temps, et dure depuis deux ans.Enfin, il convient de rappeler que ce conflit s'explique par l'opposition entre les deux principales ethnies sud-soudanaises, à savoir les Dinka, majoritaires auxquels appartient le présidant Salva Kiir et les Nuer, ethnies de Riek Machar.
Le 10/07/2016 à 23h08