Burkina Faso: échec d'un nouveau coup d'Etat de l'ex-garde présidentielle de Blaise Compaoré

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Le 21/10/2016 à 17h14, mis à jour le 21/10/2016 à 17h18

Le gouvernement burkinabé affirme avoir déjoué un putsch. Ce sont les membres de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP) de Blaise Compaoré, exilé actuellement en Côte d’Ivoire, qui seraient derrière cette nouvelle tentative de coup d’Etat. Le cerveau de l’opération est introuvable.

Décidemment, les militaires burkinabé, particulièrement ceux de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP) de l’ex-président Blaise Compaoré, ne veulent toujours pas lâcher le pouvoir et laisser la démocratie s’installer définitivement au pays des Hommes intègres.

En effet, selon les révélations des autorités burkinabé, le gouvernement a affirmé ce vendredi, avoir déjoué un «vaste complot contre la sécurité de l’Etat». Faisant le point sur le déroulement de l’enquête relative aux évènements du Pont Nazinon et de l’attaque d'Intagom, le ministre de l’Intérieur, a révélé qu’«un groupe d’environ 30 hommes, composé essentiellement de sous-officiers et de militaires de rangs de l’ex-RSP», projetait d’attaquer plusieurs objectifs stratégiques dont «le Palais présidentiel pour prendre le pouvoir par les armes». D’après le ministre, le putsch était programmé pour le 8 octobre dernier.

Et une fois de plus, c’est l’ancienne garde prétorienne du président Blaise Compaoré, dissoute après sa tentative de coup ‘Etat manqué en septembre 2015, qui est pointée du doigt.

Revenant sur les évènements du Pont Nazinon où la gendarmerie a intercepté, le samedi 8 octobre, 4 éléments de l’ex-RSP dont 2 ont finalement trouvé la mort, le ministre a expliqué que 3 de ces éléments étaient des déserteurs «qui revenaient d’un pays voisin pour participer à ne action d’atteinte à la sûreté de l’Etat».

L’objectif des assaillants était, selon Simon Compaoré, dans un Plan A d’«attaquer la caserne de la gendarmerie à Ouagadougou, attaquer la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) pour libérer les détenus, séquestrer certaines autorités, s’attaquer à la présidence à Kossyam pour prendre le pouvoir par les armes». Un groupe de 30 membres, composé de sous-officiers et de militaires de rangs de l’ex-RSP devait accomplir cette tâche. Dans un Plan B, l’adjudant-chef Coulibaly Gaston, chef des opérations, avait prévu de créer une mutinerie dans l’armée dans la nuit du 9 octobre. Toutefois, ce plan ayant lui aussi échoué, il a concocté un Plan C visant à créer une rébellion armée en opposant les différents corps de l’armée burkinabé.

Au final, selon les résultats de l’enquête, 32 militaires sont entendus, 19 gardés à vue dont 10 déférés et présentés au Commissaire du gouvernement. En plus des militaires, 10 civils sont également entendus dans cette affaire. Toutefois, le chef de cette tentative de coup d’Etat, l’adjudant chef Coulibaly Gaston, est toujours introuvable.

Pour ce qui est de l’attaque à Intagom dans la nuit du 11 au 12 octobre, des zones d’ombres subsistent. Le retard de la réaction de l’armée pose de nombreuses questions. Selon diverses sources, l’attaque a duré 4 heures sans un réaction des forces de défense.

Par Kofi Gabriel
Le 21/10/2016 à 17h14, mis à jour le 21/10/2016 à 17h18