Bénin: Patrice Talon interdit les prières du vendredi dans la rue

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Le 06/02/2017 à 14h06

En vertu d'une politique visant à embellir et à assainir l'espace publique, le gouvernement béninois de Patrice Talon a interdit les prières effectuées dans la rue les vendredis. Il a reçu les dignitaires musulmans mais est resté ferme concernant cette décision.

Malgré la grogne de la communauté musulmane, Patrice Talon ne fléchit pas. Samedi 4 février, il a reçu une cinquantaine de dignitaires et représentants de la communauté musulmane. Son discours est resté ferme concernant l’interdiction des prières du vendredi accomplies en pleine rue.

Depuis quelque temps, les musulmans ne peuvent plus prier dans la rue le vendredi. En effet, ils sont touchés par une mesure qui à l’origine ne les visait pas directement. Le président béninois a pris des mesures de libération du domaine public et a interdit les manifestations civiles sur la voie publique, ce qui comprend toute occupation des espaces publics et par conséquent les prières. 

Au Bénin, les musulmans sont minoritaires, d’après le recensement de 2002, ils représentent quelque 24,4% de la population, contre 42% de chrétiens. Néanmoins, comme au Sénégal, au Mali ou en Guinée à majorité musulmane, les moquées sont de taille modeste et souvent trop petites pour accueillir la masse des fidèles. C’est pourquoi, chaque vendredi, les rues attenantes aux mosquées sont prises d’assaut par la foule des personnes venues prier.

Lors de la rencontre, Patrice Talon avait à ses côtés trois de ses ministres dont Abdoulaye Bio TChané, du Plan et du développement, Josef Jogbénou de la Justice et Sacca Lafia de l’Intérieur. Il a de nouveau expliqué que l’interdiction était maintenue afin de poursuivre l’opération d’assainissement et d’embellissement des villes béninoises.

Au terme de la rencontre, les représentants de la communauté musulmane ont affirmé avoir compris la décision des autorités et l'avoir acceptée.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 06/02/2017 à 14h06