Kenya. Elections: l'UE met en garde contre de possibles violences

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Le 03/07/2017 à 14h39

Dix ans après les pires violences électorales de l'histoire du pays (plus de 1.100 morts), l'Union européenne tire la sonnette d'alarme. Elle craint un regain de violences au moment où l'opposition accuse le parti au pouvoir d'avoir ourdi un plan en vue de truquer les élections 2017.

L'Union européenne a mis en garde lundi contre de possibles violences lors des élections générales kényanes du 8 août et annoncé le déploiement d'un premier groupe d'observateurs de ce scrutin qui opposera notamment le président sortant Uhuru Kenyatta au leader de l'opposition Raila Odinga.

Les citoyens de la première économie d'Afrique de l'Est sont appelés aux urnes notamment pour choisir leur président, leurs députés et gouverneurs, dix ans après les pires violences électorales de l'histoire du pays (plus de 1.100 morts), alimentées par des doutes substantiels sur la sincérité du résultat de la présidentielle.

"Ce n'est pas un secret, (il y a des gens, ndlr) qui redoutent de possibles violences", a déclaré Marietje Schaake, députée européenne à la tête de la mission d'observation de l'UE. "C'est évident que cela créerait une situation dans laquelle tout le monde est perdant", a-t-elle ajouté.

"Il est de la responsabilité de tout un chacun de garantir à tous le droit de voter en son âme et conscience, et de pouvoir le faire en sécurité", a poursuivi Mme Schaake lors d'une conférence de presse à Nairobi.

La Néerlandaise Marietje Schaake a par ailleurs annoncé lundi qu'un premier groupe d'une trentaine d'observateurs de l'UE ont été envoyés à différents endroits du Kenya. D'autres observateurs doivent être déployés à mesure que les élections approchent, pour en porter le nombre à environ 100.

Selon l'UE, cette mission d'observation est "une des plus importantes" jamais envoyées par l'Union européenne dans le monde.

L'élection présidentielle opposera le président sortant Uhuru Kenyatta au chef de file de l'opposition Raila Odinga, déjà trois fois candidat malheureux (1997, 2007 et 2013). Battu dès le premier tour en 2013, Odinga avait dénoncé des irrégularités avant d'accepter la validation des résultats par la Cour Suprême.

La société civile kényane avait également dénoncé certaines irrégularités, dont des taux de participation supérieurs à 100% dans certains bureaux de vote.

Ces derniers jours, l'opposition a affirmé, sans en apporter la preuve, que le parti au pouvoir a ourdi un plan en vue de truquer les élections 2017, à savoir de "faux bureaux de vote" dans lesquels les urnes seraient artificiellement remplies de bulletins favorables à ses candidats.

Lundi, l'ONG Human Rights Watch a fait état de menaces et d'intimidations entre communautés dans la région de Naivasha (centre), dans la vallée du Rift, une des zones affectées par les violences électorales de 2007-2008.

L'ONG assure avoir documenté six cas de "menaces directes" contre des partisans de l'opposition. Un groupe de jeunes hommes aurait par ailleurs dit à huit partisans de l'opposition de "ne pas s'approcher des bureaux de vote s'ils ne comptent pas voter pour le parti au pouvoir".

"Certains partisans de l'opposition disent avoir commencé à rassembler leurs affaires pour fuir la zone par crainte d'un retour d'un conflit ethnique. Mais vu qu'ils sont enregistrés comme électeurs à Naivasha, ils ne pourront pas voter dans une autre partie du pays", a ajouté la même source.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 03/07/2017 à 14h39