Le seul président d'Afrique centrale qu'Elf n'a pas réussi à corrompre est Idriss Déby du Tchad. En 1992, Loik Le Floch Prigent est venu négocier "au bénéfice d'Elf". Comme c'est sans doute son usage, il demande "quelles en seront les conditions", espérant que l'homme qu'il a en face de lui demande un virement personnel. Connaissant les méthodes bien rodées de la corruption au sommet de l'Etat, Loik Le Floch Prigent ne s'attendait pas que le président Déby lui "demande simplement de verser un million de dollars pour le compte du Trésor tchadien comme ticket d'entrée". Alors surpris, il veut savoir s'il s'agissait réellement de la seule condition. Evidemment, le général Déby lui montrera que ses méthodes qui marchaient ailleurs n'avaient aucune chance à Ndjamena.
S'il raconte cet épisode, c'est parce que partout ailleurs, la compagnie française avait mis en place un vaste réseau de corruption qui n'avait qu'un seul but, l'accaparement des richesses des pays africains. D'ailleurs, il a reconnu à d'autres occasions (voir vidéo ci-dessous) qu'Elf passait tout son temps à voler les ressources du Congo. Selon lui, il arrivait souvent que des cargaisons entières de pétrole ne soient pas déclarées par Elf aux autorités congolaises, ce qui lui permettait ainsi d'échapper à ses obligations.
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