Vidéo. Le Floch Prigent avoue que ses pratiques de corrupteur n'ont pas marché avec Déby

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Le 10/07/2017 à 16h53, mis à jour le 10/07/2017 à 16h55

VidéoLoik Le Floch Prigent, ex-président du pétrolier Elf, raconte dans ses mémoires ses relations avec les chefs d'Etat des pays d'Afrique centrale dans lesquels sa compagnie exploitait plusieurs gisements. La manière dont il avoue qu'Elf était une compagnie corruptrice est déconcertante.

Le seul président d'Afrique centrale qu'Elf n'a pas réussi à corrompre est Idriss Déby du Tchad. En 1992, Loik Le Floch Prigent est venu négocier "au bénéfice d'Elf". Comme c'est sans doute son usage, il demande "quelles en seront les conditions", espérant que l'homme qu'il a en face de lui demande un virement personnel. Connaissant les méthodes bien rodées de la corruption au sommet de l'Etat, Loik Le Floch Prigent ne s'attendait pas que le président Déby lui "demande simplement de verser un million de dollars pour le compte du Trésor tchadien comme ticket d'entrée". Alors surpris, il veut savoir s'il s'agissait réellement de la seule condition. Evidemment, le général Déby lui montrera que ses méthodes qui marchaient ailleurs n'avaient aucune chance à Ndjamena. 

S'il raconte cet épisode, c'est parce que partout ailleurs, la compagnie française avait mis en place un vaste réseau de corruption qui n'avait qu'un seul but, l'accaparement des richesses des pays africains. D'ailleurs, il a reconnu à d'autres occasions (voir vidéo ci-dessous) qu'Elf passait tout son temps à voler les ressources du Congo. Selon lui, il arrivait souvent que des cargaisons entières de pétrole ne soient pas déclarées par Elf aux autorités congolaises, ce qui lui permettait ainsi d'échapper à ses obligations. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/07/2017 à 16h53, mis à jour le 10/07/2017 à 16h55