Togo: la CEDEAO est-il en train de lâcher Faure Gnassimbé?

Faure Gnassinbe Eyadema, président du Togo.

Faure Gnassinbe Eyadema, président du Togo.. DR

Le 14/09/2017 à 12h41, mis à jour le 14/09/2017 à 14h34

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a invité mercredi pouvoir et opposition togolais à réaliser les réformes constitutionnelles instaurant une limite de deux mandats présidentiels, après les mouvements populaires qui ont secoué le Togo la semaine dernière.

Le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza, s'est rendu à Lomé où il a été reçu en audience par le président Faure Gnassingbé, avant de s'entretenir notamment avec les leaders de l'opposition et des dignitaires religieux.

"Nous sommes venus rencontrer toutes les parties", a assuré M. de Souza dans une déclaration à la télévision nationale dans la soirée. "Nous ne pouvons rester sans rien faire, surtout qu'actuellement le président Faure Gnassingbé est en même temps le président de la conférence des chefs d’Etat de la Cédéao".

"Des consultations que nous avons eues, il ressort qu’il y a une volonté de dialogue (...) pour faire les réformes" réclamées par l'opposition et de nombreux Togolais depuis plus de dix ans, a-t-il dit, tout en reconnaissant "un problème de confiance".

Le diplomate a appelé "l'opposition et le parti au pouvoir à continuer le dialogue et à réaliser ces réformes, qui sont une aspiration profonde du peuple".

Il a ensuite précisé que ces réformes comprenaient l'instauration d'un "mandat unique, avec renouvellement une seule fois", "le mode de scrutin à deux tours" ainsi que "le vote de la diaspora" togolaise.

"Le chef de l’Etat nous a écoutés et nous pensons qu’il a exprimé la volonté ferme de parvenir à ces réformes", a ajouté M. de Souza.

Le président de l'Assemblée nationale togolaise avait annoncé plus tôt dans la journée que les parlementaires commenceraient dès vendredi à examiner le projet de réforme constitutionnelle réclamée par l'opposition, évoquant un cas de "force majeure".

Des manifestations massives ont eu lieu à Lomé et en province les 6 et 7 septembre à l'appel d'une coalition de 14 partis pour demander la mise en place des réformes et le départ du président Faure Gnassingbé.

A la veille de ces marches historiques, le pouvoir avait tenté de jouer l'apaisement en soumettant un avant-projet de loi qui doit désormais être adopté par le Parlement.

Mais plusieurs leaders de l'opposition, affirmant ne plus croire au dialogue, ont appelé à de nouveaux rassemblements populaires les 20 et 21 septembre.

Mercredi, la présidence a par ailleurs appelé les Togolais "au calme et à la retenue" lors d'un point presse, déplorant une "escalade de la violence physique et verbale sur fond d'appel quasiment à l'insurrection".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 14/09/2017 à 12h41, mis à jour le 14/09/2017 à 14h34