L'IPOB, fondé en 2013, "s'est peu à peu métamorphosé" pour devenir un "défi sécuritaire", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la Défense, John Enenche.
"La formation d'un service secret biafrais", "la formation revendiquée d'une garde nationale biafraise" et "le blocage non autorisé des voies publiques" ont notamment conduit l'armée à décréter l'IPOB "organisation terroriste militante", a-t-il expliqué.
Il reproche également aux indépendantistes d'avoir attaqué des postes de contrôles militaires avec des armes (pierres, machettes, cocktails molotov...) et cherché la confrontation physique avec les soldats depuis une semaine.
Les derniers jours ont été marqués par des heurts violents entre l'armée et les membres de l'IPOB dans la ville pétrolière de Port Harcourt et l'Etat d'Abia, dans le sud-est du pays, où soldats et checkpoints ont été massivement déployés.
L'IPOB dénonce des actions de répression sanglantes de la part du pouvoir central, assurant que les soldats ont tué plusieurs de ses militants, notamment lors d'un assaut donné mercredi sur la maison de son leader Nnamdi Kanu à Umuahia, la capitale de l'Abia.
L'armée a démenti ces affirmations, qui n'ont pu être vérifiées de source indépendante.
Un commissariat de police a également été brûlé jeudi matin à Aba, centre économique de l'Etat d'Abia, selon le porte-parole de la police de cet Etat, Geofrey Ogbonna. Des témoignages d'habitants ont fait état d'échanges de tirs, affirmant que la population avait "peur" de sortir.
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L'organisation Amnesty international s'est dite "profondément préoccupée" par ces violences et "les pertes de vie présumées à travers le Nigeria" à la suite des affrontements à Umuahia, affirmant enquêter sur "les allégations de violations des droits de l'homme".
"Nous demandons aux autorités de veiller à ce que les forces de sécurité privilégient la protection des personnes et évitent (le recours à) une force excessive", a ajouté l'ONG.
Ecoles fermées
Le groupe revendique la création d'une République du Biafra. En 1967, la déclaration unilatérale d'indépendance cette région à grande majorité Igbo avait entraîné une guerre civile qui avait duré trois ans et fait plus d'un million de morts, principalement de maladies et de famine.
Nnamdi Kanu, est poursuivi pour trahison et atteinte à la sécurité de l'Etat. Il est actuellement en liberté provisoire sous caution, en attendant le début de son procès à Abuja, qui devrait avoir lieu le mois prochain.
Ses 18 mois de détention - au cours desquels il n'a pas hésité à haranguer les foules et construire sa base de soutien populaire -, ont attisé les colères et le sentiment d'exclusion des Biafrais.
Dans l'Etat d'Abia, épicentre des violences et des revendications séparatistes, le calme était revenu vendredi mais le gouverneur Okezie Ikpeazu a prolongé le couvre-feu instauré en début de semaine jusqu'à dimanche.
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Il a également annoncé le report de la rentrée scolaire du 18 au 25 septembre "pour assurer la sécurité de nos enfants".
"Nous espérons que toutes les mesures prises jusqu'à présent contribueront à rétablir rapidement la normalité dans tout l'Etat", a-t-il dit.
D'autres gouverneurs ont lancé vendredi des appels au calme après les violences dans le sud-est, craignant que ces tensions ne prennent une dimension interethnique et se propagent dans le reste du pays.
A Jos, la capitale de l'Etat central du Plateau, le gouverneur Simon Lalong, a déploré des violences "totalement inutiles" entre communautés haoussa - groupe ethnique dominant dans le nord - et igbo - originaires du sud-ouest - et imposé un couvre-feu nocturne.
Au moins deux personnes ont été tuées dans deux marchés jeudi, selon des témoignages d'habitants sur place qui ont évoqué des actions de représailles, les Igbo étant accusé de vouloir "tuer des Haoussa dans le sud-est".
Jos, qui se trouve au croisement du nord principalement musulman et du sud majoritairement chrétien, a été le théâtre de violences meurtrières par le passé.
En juin, des groupes musulmans radicaux de Kaduna (nord) avaient lancé un ultimatum aux Igbo installés dans la région leur demandant de partir.
Dans l'Etat du Niger (nord-ouest), le gouverneur Abubakar Sani Bello a lui mis en garde les citoyens contre "les discours haineux, l'agitation violente, les rumeurs" et l'esprit de vengeance.