États-Unis: le Capitole veut en savoir davantage sur les soldats au Sahel

Jusqu'ici très discrets, les soldats américains devront se faire plus visibles, selon les exigences du Congrès américain.

Jusqu'ici très discrets, les soldats américains devront se faire plus visibles, selon les exigences du Congrès américain. . DR

Le 23/10/2017 à 12h16, mis à jour le 23/10/2017 à 15h46

Le Congrès américain vient de demander de plus amples explications sur les missions des soldats américains dans la région du Sahel, à la suite du décès de 4 soldats il y a une dizaine de jours. Le Secrétaire à la Défense a décidé de revoir leurs conditions d'engagement.

Comme c'est souvent le cas, quand on lui fait un enfant dans le dos, le congrès américain réagit rapidement. C'est ce qu'il a fait après l'annonce de la mort de 4 bérêts verts dans une mission de reconnaissance au nord du Niger, il y a une dizaine de jours. Deux sénateurs, dont John Mc Cain, ont rendu visite à James Mattis, actuel patron du Pentagone, pour lui demander des explications. Et ce dernier leur a rendu la politesse en se présentant devant le Sénat.

Il faut dire que peu de Congressmen étaient au courant de la mission des soldats américains au Sahel, jusqu'à ce fameux incident. D'où la promptitude du sénateur Mc Cain, lui-même ancien militaire, à réagir. Malgré son état de santé, il a tenu à savoir combien de soldats américains se trouvaient au Sahel et quel était leur véritable mission. 

Sitôt sollicité, le secrétaire à la Défense James Mattis s'est rendu au Capitole pour les informer qu'il ne pourrait leur fournir plus d'éléments qu'à l'issue de l'enquête en cours. Les sénateurs sont donc restés sur leur faim. En effet, ils aimeraient savoir pourquoi les soldats ont laissé l'un de leurs camarades durant deux jours avant de venir chercher sa dépouille. Et pourquoi les services secrets ne savaient pas que des djihadistes les attendaient, tapis dans le désert nigérien. Enfin, ils aimeraient savoir pourquoi les militaires américains n'étaient pas suffisamment armés.

Toutefois, la première mesure prise par Mattis pour calmer l'inquiétude du Capitole pourrait faire des dégâts auprès des populations locales. En effet, les militaires américains sont désomais autorisés à tirer à vue sur toute personne soupçonnée de terrorisme. Par ailleurs, il revient désormais au commandement sur le terrain de prendre des décisions d'engagement et non à la Maison-Blanche. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 23/10/2017 à 12h16, mis à jour le 23/10/2017 à 15h46