Zimbabwe. Le chef de l'armée hausse le ton et menace Mugabe et sa femme

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Le 13/11/2017 à 21h03, mis à jour le 14/11/2017 à 17h18

Revue de presseFace aux ambitions démesurées de la première dame zimbabwéenne, Grace Mugabe, et à la purge que mène son mari contre les vétérans de la guerre d'indépendance, le chef de l'armée est sorti de sa réserve.

Robert Mugabe a intérêt à surveiller ses arrières, après la sortie inédite, surprenante et aux menaces à peine voilées de Constantino Chiwenga, chef de l'armée zimbabwéenne. "Nous devons rappeler à ceux qui sont derrière les manigances perfides actuelles que s’il s’agit de protéger notre révolution, nous n’hésiterons pas à intervenir", a-t-il dit, ce lundi, dans une brève déclaration au quartier général de l'armée. 

Chiwenga, qui en réalité partage le pouvoir avec Mugabe, n'a pas apprécié que soit évincé de son poste le vice-président Emmerson Mnangagwa, éviction intervenue la semaine dernière. Pire, il voit d'un mauvais oeil qu'une une vraie purge soit également engagée contre les vétérans qui se sont ralliés à sa cause. Le chef de l'armée a clairement appelé Mugabe à mettre fin à cette chasse aux sorcières qui n'a qu'un seul but: écarter tous les rivaux de Grace Mugabe qui veut, vaille que vaille, prendre la place de son mari. 

Il y a deux semaines, lors d'un meeting de la puissante branche des femmes du ZANU-PF, le parti présidentiel, Grace Mugabe a fait une déclaration surprenante. "Si mon mari veut me céder sa place, qu'il sache que je suis prête", a-t-elle dit sans ambages. Ce n'est donc pas une coïncidence, si une semaine plus tard que le vice-président, qui était le plus sérieux prétendant à la succession de Mugabe, soit purement et simplement limogé. 

Emmerson Mnangagwa occupait cumulativement les fonctions de ministre de la Justice et de vice-président. Mais Mugabe l'a subitement considéré comme un traitre, en l'accusant de complot contre le chef de l'Etat. Il est actuellement réfugié en Afrique du Sud d'où il appelle à se soulever contre le président de 93 ans. Cet appel n'est pas tombé dans l'oreille de sourds, puisqu'en fin de semaine dernière déjà, les vétérans ont décidé de mettre en place un comité révolutionnaire pour prendre le contrôle de la ZANU-PF. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 13/11/2017 à 21h03, mis à jour le 14/11/2017 à 17h18