300 000 tonnes de banane exportées. C’est l’objectif que visaient les producteurs de la filière banane cette année. Mais ce cap ne sera pas atteint, au regard de la morosité ambiante dans le secteur.
«Cette année, le climat a été particulièrement défavorable. Les pluies ont été trop abondantes et le soleil a manqué. Les producteurs ont pris des mesures au travers d’un certain nombre d’opérations techniques visant à atténuer les effets de ce phénomène plutôt cyclique et à capitaliser sur les prochaines années», a expliqué Anatole Ebanda Alima, membre de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). De même, selon les acteurs de la filière, un champignon particulièrement virulent s’est attaqué aux plantations, entraînant d’énormes pertes.
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Une baisse de régime qui plombe l’élan des trois principaux exportateurs du pays. La filière banane au Cameroun est en effet dominée par trois groupes de producteurs: les Plantations du Haut Penja (PHP), qui détiennent 58% des parts de marché, la Cameroon development corporation (CDC) appartenant à l’Etat camerounais avec 38% et Boh Plantations Limited (BPL) avec 4%.
La production de ces trois géants est passée de 228 000 tonnes en 2012 à 296 000 tonnes en 2016. La barre des 300 000 tonnes aurait logiquement du être franchie cette année, compte tenu de l’accroissement des surfaces de plantations, passées de 8.000 à 8.300 hectares.
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Des contre-performances qui pourraient plomber la compétitivité de la banane camerounaise sur le marché international, où celle-ci est en concurrence avec la banane sud-américaine, dont les coûts de production sont plus bas, en raison du taux de change favorable et des exploitations plus vastes.
A ce titre, les acteurs de la filière ont accueilli avec joie la signature de l’Accord de partenariat économique avec l’Union européenne, qui a déjà permis d’économiser 34 milliards de francs CFA de droit de douanes. «Sans cet accord, la banane camerounaise serait assujettie, depuis bientôt une décennie, au paiement des droits d’entrée en Europe, ce qui aurait eu pour conséquence d’obérer sa compétitivité», précise Anatole Ebanda Alima.