La police a évoqué un premier bilan de 18 morts dans l'attaque qui s'est déroulée dans la nuit de mercredi à jeudi à Birani, mais deux habitants affirment que 41 corps ont été récupérés avant d'être enterrés. "Nous avons enterré 41 personnes hier suite à l'attaque de bandits venus en moto", a affirmé Lawwali Bube, un habitant joint par téléphone.
"Ils ont commencé par attaquer un camion transportant des demoiselles d'honneur et des commerçants. Ils les ont arrêtés, ils ont sorti le conducteur et lui ont tranché la gorge, puis ils ont ouvert le feu sur le camion, tuant tout le monde", avant de se rendre au marché où ils ont également tiré sur la foule, a-t-il poursuivi.
Hussaini Abdu, un autre habitant, a donné un bilan similaire: "Nous sommes en deuil parce qu'hier, nous avons recueilli 41 cadavres". "Nous sommes assiégés par ces bandits qui vivent dans les zones isolées de la forêt qui nous entoure", a-t-il ajouté.
"Ils viennent, attaquent nos villages, volent nos vaches, enlèvent nos femmes (...) Nous n'avons pas d'autre choix que de former des groupes d'autodéfense", a-t-il dit, précisant que les miliciens avaient ensuite lancé des "attaques de représailles" contre les assaillants.
L'armée a été déployée en 2016 dans l'Etat de Zamfara, où les enlèvements contre rançon et les vols de bétails à grande échelle étaient devenus courants dans les communautés rurales, l'essentiel de la population, majoritairement musulmane, vivant de l'élevage, de la chasse et de l'agriculture.
Selon un porte-parole de la police de Zamfara, Mohammed Shehu, des chasseurs de Birani avaient tenter d'intercepter la veille un voleur présumé de bétail en brousse. "L'éleveur avait alors abandonné ses animaux avant de s'enfuir en brousse (...) et de mobiliser des bandits pour venir attaquer les chasseurs", a-t-il expliqué.
"Les bandits ont alors tendu une embuscade aux chasseurs dans la brousse et il y a eu un affrontement qui a fait des morts des deux côtés", a-t-il dit, affirmant que les forces de l'ordre avaient "découvert 18 cadavres".