CEDEAO: Jean-Claude Brou prend ses quartiers à Abuja et devra se pencher sur l'adhésion du Maroc

Le 03/03/2018 à 13h27, mis à jour le 03/03/2018 à 14h06

Jean-Claude Brou, nouveau président de la commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), prend ses quartiers à Abuja. Un nouveau challenge avec de nombreux défis, qui ressemblent à de véritables travaux d'Hercule pour le désormais ex-ministre ivoirien.

 Jean-Claude Brou, ex-ministre ivoirien de l’Industrie et des mines, désigné président de la commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’occasion de la 52e réunion ordinaire des chefs d’Etats et de gouvernements de l’organisation sous régionale, tenue le 16 décembre 2017 dans la capitale fédérale du Nigeria, est entré en fonction jeudi.

Il a pris ses quartiers à Abuja en remplacement du Béninois Marcel Alain De Souza, pour un mandat de 4 ans.

Aux commandes de l’organisation sous régionale, le nouveau président de la Commission va animer l’action d’une institution devant faire face à plusieurs défis, notent les observateurs.

Mr Jean-Claude Brou arrive à la tête de la Commission de l’organisation ouest-africaine dans un contexte géopolitique et sécuritaire qui nécessite un renforcement des outils et de l’action de la lutte contre le terrorisme. Il devra également apporter sa touche au chantier traditionnel de la consolidation de la démocratie pendant une période passablement troublée par des foyers de tension d’une intensité relativement maîtrisable.

 Il s’agit de la crise politique que traverse le Togo depuis plusieurs mois, du contentieux naissant induit par la calamiteuse organisation des récentes municipales en Guinée Conakry, l’éternelle équation politique de la Guinée Bissau (pays dont la CEDEAO vient de sanctionner plusieurs acteurs politiques accusés d’attiser le feu de la discorde) et le gros chantier de la réalisation de l’objectif de la monnaie unique attendue à l’horizon 2020.

Mais au-delà de toutes ces questions de la plus haute importance, le dossier le plus urgent qui exige une mise en état rapide se trouvant sur la table du nouveau président de commission de la CEDEAO est celui de la candidature du Maroc, selon l’avis de nombreux observateurs.

Prévue dans un premier temps à l’occasion du conclave du 16 décembre 2016 «l’adhésion du Royaume a été reportée à plus tard pour être mieux examinée. Ce sommet a mis en place un comité composé des présidents togolais, ivoirien, ghanéen, guinéen et nigérian pour adopter les termes de références et superviser les études approfondies des implications».

En plus du Maroc, la Tunisie a également émis le souhait de rejoindre la CEDEAO, à un moment ou le flou persiste au sujet du cas de la Mauritanie, entre un retour recommandé par l’organisation, et un accord au sujet duquel on reste encore confus entre le libre-échange et une intégration plus poussée à travers un accord d’association.

Tout ce qui précède renvoie à la tâche ardue, et mêmes aux véritables travaux d’Hercule qui attendent Jean-Claude Brou.

Mais ce cadre de haut niveau a le profil de l’emploi contenu de ses états de services, selon l’avis de nombreux observateurs.

En effet, l’ancien ministre ivoirien de l’Industrie et des mines est titulaire d’un doctorat en économie et d’un MBA en finances décrochés à l’université de Cincinnati (Ohio-USA). Son passage au ministère de l’Industrie et des mines de son pays a été marqué par la réalisation de plusieurs investissements.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 03/03/2018 à 13h27, mis à jour le 03/03/2018 à 14h06