Sierra Leone: un second tour à l'issue incertaine débute ce matin

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Le 31/03/2018 à 11h30, mis à jour le 31/03/2018 à 11h35

Les électeurs sierra-léonais sont appelés aux urnes, samedi, pour élire leur nouveau président. Ils sont le choix entre l'héritier du chef d'État sortant, Samura Kamara, et le candidat du principal parti d'opposition, Julius Maada Bio.

Les 11 122 bureaux de vote de Sierra Leone ont ouvert, samedi 31 mars, pour accueillir les quelque 3,1 millions de citoyens appelés à élire leur nouveau président lors de ce second tour très imprévisible. Les citoyens doivent choisir entre Samura Kamara, héritier désigné du chef d'État sortant Ernest Bai Koroma et Julius Maada Bio, le candidat du principal parti d'opposition, arrivé de peu en tête au premier tour.

À 7 h GMT, heure de l'ouverture des bureaux de votes répartis dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, les électeurs étaient moins nombreux que lors du premier tour, le 7 mars, où la participation avait dépassé les 84 %, ont constaté des journalistes de l'AFP dans deux quartiers de la capitale Freetown. Les premiers résultats sont attendus en début de semaine prochaine.

Un scrutin indécis

Au premier tour, Samura Kamara, homme lige du président sortant Ernest Bai Koroma et candidat de l'APC, le parti au pouvoir, avait remporté 42,7 % des suffrages. Il avait été devancé par celui du principal parti d'opposition, le SLPP, l'ancien général Julius Maada Bio, avec 43,3 % des voix.

"Le duel est trop serré pour dire qui va l'emporter", a déclaré vendredi à l'AFP l'analyste politique Edmond Abu, alors que la campagne a été marquée par des violences sporadiques entre partisans des deux camps et une montée des tensions ethniques. Les deux partis peuvent en principe compter sur le soutien de leurs fiefs respectifs, dans un pays où les affiliations politiques coïncident souvent avec l'appartenance ethnique ou régionale.

La victoire pourrait dès lors se jouer à Freetown, à la population plus diversifiée, et dans le district diamantifère de Kono, dans l'est du pays, traditionnellement considéré comme indécis, souligne Edmond Abu.

Un second tour reporté

Le second tour, entre les deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis l'indépendance de cette ancienne colonie britannique, acquise en 1961, était programmé pour le 27 mars. Mais un recours en justice de dernière minute a suspendu les préparatifs du vote du 24 au 26 mars, obligeant la Commission électorale nationale (NEC) à reporter le second tour de quatre jours.

Julius Maada Bio avait fait monter la pression en accusant le président Koroma de "pousser la Sierra Leone au bord du chaos" par des manœuvres dilatoires avant d'accepter de bonne grâce le report du scrutin.

Depuis plusieurs jours, tout le pays retient son souffle. Des responsables religieux et des associations de la société civile ont multiplié les appels pour que le scrutin se tienne sans violence, à l'image du bon déroulement général du premier tour, qui combinait élections présidentielle, législatives et locales.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 31/03/2018 à 11h30, mis à jour le 31/03/2018 à 11h35