Dans un enregistrement sonore adressé à ses forces, le maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen, a annoncé le lancement de "la reconquête sacrée" dans le Croissant pétrolier, poumon de l'économie libyenne situé dans le nord-est du pays.
L'"heure zéro a sonné" pour "écraser l'ennemi", a affirmé le maréchal Haftar, accusant sans le nommer Ibrahim Jadhran, qui a conduit une attaque la semaine dernière contre deux sites pétroliers, de s'être "allié avec le diable".
Peu après l'annonce de l'offensive par Haftar, l'ANL a dit avoir repris le "contrôle total" de deux terminaux pétroliers de la région.
"Nos forces armées ont le contrôle total de la région de Ras Lanouf", a indiqué le porte-parole de l'ANL, le général Ahmed al-Mesmari, avant d'annoncer que les forces du maréchal Haftar s'étaient emparées aussi du "terminal d’al-Sedra et pourchassaient l’ennemi à l’ouest".
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Jadhran, dont la tribu d'Al-Magharba est historiquement basée dans la région, avait autrefois commandé les Gardes des installations pétrolières (GIP) chargés de la sécurité du Croissant pétrolier.
Il avait réussi à bloquer les exportations de pétrole depuis cette région pendant deux ans avant d'en être chassé en 2016 par l'Armée nationale libyenne (ANL) de Haftar.
Depuis une semaine, des combats intermittents opposent les deux camps autour des terminaux de Ras Lanouf et al-Sedra, provoquant des "pertes catastrophiques", selon la Compagnie nationale de pétrole (NOC).
Des sources proches de l'ANL ont fait état d'une alliance entre Jadhran et les "Brigades de défense de Benghazi", formées de combattants islamistes chassés de la cité de Benghazi (est) par l'ANL.
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L'offensive lancée par le maréchal Haftar intervient quelques heures après une condamnation américaine de l'attaque menée par Jadhran.
"Les États-Unis condamnent fermement les récentes attaques menées par les forces dirigées par Ibrahim Jadhran contre les ports pétroliers de Ras Lanuf et Al Sidra, ainsi que les violences qui ont endommagé les infrastructures pétrolières vitales à la Libye et perturbé les exportations de pétrole".
"Nous demandons à tous les acteurs armés (...) de cesser toutes les hostilités et de se retirer immédiatement des installations pétrolières pour éviter davantage de dégâts", a indiqué le département d'Etat dans un bref communiqué.