La commission électorale nationale et indépendante (Céni) a officiellement rejeté la candidature de Bemba, adversaire du président Kabila depuis 2006, en raison de sa condamnation par la Cour pénale internationale dans une affaire annexe de subornation de témoins.
Bemba avait fait un retour triomphal à Kinshasa le 1er août après son acquittement en juin par la CPI dans l'affaire principale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité (18 ans de prison).
Début juillet, l'affaire pour subornation de témoins est revenue devant un procureur de la CPI qui a requis un maximum de cinq ans de prison. Les avocats de M. Bemba plaident la relaxe, mettant en avant ses dix ans déjà passés derrière les barreaux.
A Kinshasa, le cas Bemba est avant tout politique.
Juste avant l'annonce de la commission électorale, l'ensemble de l'opposition au président Joseph Kabila avait lancé un appel à la "mobilisation générale" en accusant "le pouvoir en place" de vouloir "exclure" plusieurs de ses candidats.
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L'opposition exige "que monsieur Kabila et sa famille politique libèrent le processus électoral, en arrêtant de donner des injonctions à la commission électorale", lit-on dans ce communiqué signé par M. Bemba, l'opposant en exil Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi.
Liste définitive le 19 septembre
Au total, la commission électorale a écarté six candidats sur les 25 qui avaient déposé leur dossier à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre.
Outre Bemba, la commission a écarté trois anciens premiers ministres de Kabila, Samy Badibanga, Adolphe Muzito, et Antoine Gizenga, 92 ans, ex-frère d'armes du héros de l'indépendance Patrice Lumumba en 1960.
"Ces invalidations sont inacceptables et montrent encore une fois l'instrumentalisation totale de la Céni par Kabila", a réagi sur Twitter Moïse Katumbi.
Ex-gouverneur du Katanga passé à l'opposition en 2015, Katumbi affirme avoir été lui-même empêché de rentrer en RDC pour déposer sa candidature lorsqu'il s'est présenté les 3 et 4 août au poste-frontalier entre la Zambie et le Congo.
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Il vit depuis mai 2016 en Belgique et a été condamné en son absence à trois ans de prison. "Un fugitif", pour le ministre de la Justice, qui fait état d'un mandat d'arrêt international contre lui.
"Avec la population, l'opposition, la société civile, et nos partenaires, faisons front, augmentons la pression, refusons le simulacre d'élections +kabilistes+", ajoute Katumbi.
Les six candidats écartés peuvent saisir la Cour constitutionnelle dans les 48 heures. La commission électorale doit publier la liste définitive -après recours- des candidats le 19 septembre.
La commission a en revanche retenu le dossier de Félix Tshisekedi, président du parti historique d'opposition UPDS, et fils de son fondateur, Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017.
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Elle a aussi validé la candidature de l'ex-ministre de l'Intérieur et chef du parti présidentiel PPRD Emmanuel Ramazani Shadary, le "dauphin" désigné par le président Kabila et sa coalition Front commun pour le Congo (FCC).
Le retrait de Kabila, qui ne pouvait plus se représenter mais que ses adversaires soupçonnaient de vouloir passer en force, avait été perçu comme un signe encourageant par certains observateurs.
"Le renoncement de Kabila à un troisième mandat inconstitutionnel ne constituait pas la fin du combat dans la quête d'élections inclusives, transparentes, crédibles et apaisées", préviennent les opposants dans leur communiqué.
Plus grand pays d'Afrique sub-saharienne (2,3 millions de km2, quelque 80 millions d'habitants), la RDC n'a jamais connu de transition pacifique du pouvoir.
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Le pays regorge de coltan, cobalt cuivre, or...mais le revenu moyen de ses habitants est de 1,25 dollar par jour.
La commission électorale a aussi validé 15.222 candidatures aux élections législatives, en écartant 283 dossiers.
Les trois élections présidentielle, législatives, et provinciales doivent se tenir le 23 décembre. Elles ont été deux fois reportées depuis décembre 2016, date de la fin officielle du deuxième et dernier mandat de Kabila.