Birhanu Nega, 60 ans, chef de l'ancien mouvement armé Ginbot 7, est rentré au pays avec de nombreux partisans, après le retrait de son groupe de la liste des organisations "terroristes" en juillet par le Premier ministre réformiste, Abiy Ahmed.
Auparavant, Ginbot 7 avait annoncé dès juin qu'il cessait ses attaques armées dans le pays, en signe de satisfaction après les réformes engagées par Abiy Ahmed, nouvellement en poste.
Depuis sa prise de fonctions en avril, Abiy a impulsé des changements majeurs, libérant nombre d'opposants emprisonnés et initiant une libéralisation de l'économie.
"Nous ne retournons pas en Ethiopie avec la conviction que tout est réglé. Le processus de réforme politique est menacé par ceux qui veulent le saboter ainsi que par ceux qui sont impatients d'accélérer le rythme du changement, mais nous sommes revenus avec la conviction que nous devrions contribuer au processus de réforme," a déclaré Birhanu Nega à son arrivée.
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Birhanu Nega a été élu maire d'Addis-Abeba au cours d'une élection mouvementée en mai 2005. Mais il avait été emprisonné avant d'entrer en fonctions, accusé par les autorités d'avoir dirigé une insurrection civile qui voulait renverser le parti au pouvoir (EPRDF).
Formé dans la foulée de ces élections de 2005, Ginbot 7 a revendiqué ensuite plusieurs attaques meurtrières en Ethiopie. Les gouvernements successifs ont souvent utilisé l'argument de la proximité avec ce groupe pour emprisonner des opposants.
Les combattants de Ginbot 7 s'abritaient en Erythrée, le voisin et ennemi juré avec lequel Abiy s'est récemment réconcilié.
Le nouveau Premier ministre s'est également rapproché de plusieurs autres opposants basés hors d'Éthiopie, dont Jawar Mohammed, le fondateur du média d'opposition Oromia Media Network (OMN), basé aux États-Unis, et rentré en août dernier au pays.