Cameroun. Présidentielle: place au décompte des voix

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Le 08/10/2018 à 13h54, mis à jour le 08/10/2018 à 13h56

Après le scrutin de dimanche dernier, la loi camerounaise n'autorisant pas la publication des tendances, c'est le Conseil constitutionnel qui publiera les résultats définitifs au plus tard le 22 octobre prochain.

Hier, dimanche 7 octobre 2018, 6.600.192 électeurs inscrits sur le fichier électoral ont potentiellement pris part au scrutin dans les 24.988 bureaux de vote répartis à travers le pays. A cet électorat, il faut ajouter 19.356 électeurs de la diaspora, dans 66 bureaux de vote.

En attendant une consolidation des différentes données, notamment au niveau du taux de participation, et même si des internautes, depuis la clôture des bureaux de vote publient sur les réseaux sociaux des résultats de bureaux de vote isolés, la loi électorale au Cameroun interdit toute publication de tendances avant la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel. Cette proclamation a lieu dans un délai de 15 jours au maximum après le vote, soit au plus tard le 22 octobre prochain. 

Le scrutin s'est finalement déroulé avec huit candidats en lice au lieu de neuf initialement, dont le président Paul Biya, 85 ans, qui briguait un septième mandat à la tête du pays. En effet, à moins de 48 heures du vote, Akere Muna, candidat du Front populaire pour le développement (FPD), s'est désisté au profit de Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), annonçant ainsi une coalition entre les deux partis politiques. Une union tardive qui a cependant peu de chance d'avoir l'effet escompté sur l'électorat.

En effet, Elections Cameroon (ELECAM), l’organe en charge de l’organisation des élections dans le pays, n'a pas eu le temps de retirer les bulletins de vote d'Akere Muna, ce qui pourrait provoquer un effritement des voix. «Aucune procédure de retrait ni de désistement de candidat n'est prévue dans la loi électorale après la procédure d'acceptation de candidature par le Conseil électoral et validée par le Conseil constitutionnel. Bien plus, à moins de 24 heures de l'ouverture du scrutin, il n'est pas possible matériellement de procéder au retrait des bulletins de vote d'un candidat déjà imprimés et acheminés dans les bureaux de vote», explique Erik Essousse, le directeur général des élections à ELECAM.

Incident

Globalement, le vote s'est déroulé sans incident majeur. «Quelques incidents mineurs ont toutefois été enregistrés dans quelques bureaux de vote: des excès verbaux de certains représentants d'un ou deux candidats qui, visiblement, cherchaient ici et là à porter atteinte à l'ordre public», a déclaré à l'issue du scrutin le directeur général des élections à ELECAM.

Même son de cloche du côté du ministre de l'Administration territoriale, pour qui rien ne permet de remettre en cause le scrutin. A présent, s'ouvre la période du contentieux post-électoral, les candidats devant déposer leurs recours auprès du Conseil constitutionnel dans un délai de 72 heures après le vote.

Certains ont en effet dénoncé des irrégularités dans des bureaux de vote, notamment au sujet de difficultés éprouvées par certains de leurs représentants et scrutateurs.

En attendant la proclamation des résultats, les commissions locales s’attellent au dépouillement des votes. Les procès-verbaux seront ensuite rassemblés par les antennes communales d'ELECAM pour la transmission des résultats aux commissions départementales de supervision des votes, puis à la Commission nationale de recensement général des votes. Il faut préciser que chaque candidat a un représentant dans ces différentes instances et aura une copie des divers procès-verbaux à chaque étape.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 08/10/2018 à 13h54, mis à jour le 08/10/2018 à 13h56