Lendemains d'élection difficiles pour Akere Muna. Il se faisait appeler "Monsieur Propre" au moment du lancement de la campagne présidentielle camerounaise. Ironie du sort Akere Muna vient d'écoper d'une peine de prison avec sursis.
L'ancien candidat à l'élection présidentielle du 7 octobre dernier au Cameroun a été condamné cette semaine par le tribunal du centre administratif de Yaoundé à trois ans de prison avec sursis sur une durée de cinq ans pour «faux et usage de faux». Cette condamnation intervient dans le cadre d'une affaire d'héritage familial, suite à une plainte déposée par sa sœur cadette Ama Tutu Muna, ancienne ministre de la Culture et actuelle membre de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.
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Celle-ci conteste la gestion par son frère aîné de l'héritage familial après la mort de leur père, Solomon Tandeng Muna, ancien Premier ministre du Cameroun et l'un des acteurs majeurs de la période post-indépendance du pays. Dans sa déclaration de biens avant le scrutin, l'ancien bâtonnier de l'Ordre national des avocats du Cameroun avait indiqué être l’administrateur de la succession de Feu Solomon Tandeng Muna. Akere Muna était poursuivi notamment pour "déclaration mensongère, dissimulation de procédures, faux et usage de faux en écriture privée ou de commerce".
Akere Muna, ancien vice-président de l'ONG anti-corruption Transparency International, pourrait faire appel de cette décision susceptible d'écorner son image de «M. Propre». Il est aussi condamné à payer 10 millions de francs CFA (15.000 euros) de dommages et intérêts.
Candidat investi par le Front populaire pour le développement (FPD) lors du dernier scrutin présidentiel, Akere Muna a été crédité de 0,35% des suffrages exprimés, après la proclamation des résultats le 22 octobre dernier par le Conseil constitutionnel. A 48 heures du vote, il s'était désisté pour apporter son soutien à Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).