Cameroun: l’éternelle division qui fragilise l’opposition

VidéoLe Cameroun compte à ce jour plus de 300 formations politiques, dont le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du Président de la République Paul Biya, au pouvoir depuis le 6 novembre 1982.

Le 22/03/2022 à 14h43

Pour la plupart des partis d'opposition, le RDPC dirige le pays sans partage et les autres partis politiques se contentent de quelques avantages dus à leur rang, y compris ceux de la majorité présidentielle.

La situation dure depuis près de 40 longues années et aucun parti politique ne trouve encore la parade qui pourra renverser le régime de Yaoundé. Le front social démocratique (SDF) est le seul à avoir inquiété le pouvoir d’Etoudi et cela date déjà de 30 ans. C’était à l’occasion de l’élection présidentielle de 1992. Depuis lors, le verrou de Yaoundé est perceptible par tous. 

Le parti de Paul Biya ne néglige aucune échéance électorale. Son taux de couverture à travers le territoire national a fait de lui le parti politique le plus implanté au Cameroun, même s’il lui est reproché d’utiliser abusivement les biens matériels et humains de l’Etat à de fins politiques.

Les partis politiques d’opposition observent-ils la situation sans mot dire? Chaque Camerounais répondrait par la négative arguant que nombreux se battent becs et ongles pour renforcer la tendance mais sont bloqués par des moyens limités. Plusieurs partis se sont essayés dans cette logique mais ont vu leurs efforts voler en éclat sans pourtant réussir à former le moindre groupe parlementaire de 15 députés à l’assemblée nationale au terme d’une élection législative, pour ne prendre que cet exemple.

Pour cela, l’option de la coalition de partis politiques s’avère impérative. Malheureusement, les partis politiques d’opposition n’arrivent pas encore à mettre sur pieds une vraie coalition. L’échec est toujours au rendez-vous toutes les fois qu’ils ont essayé.

Certains observateurs de la scène politique estiment que l’individualisme est la principale raison de cet échec. Pour d’autres, il est difficile pour les partis politiques de créer une coalition juste et vraie parce que le régime de Yaoundé est lui-même créateur des partis politiques «miroir», lesquels sont régulièrement corrompus par les pontes du régime dans le but de créer des divisions au sein de l’opposition camerounaise.

Mais, il est nécessaire que les partis politiques d’opposition prennent leur responsabilité dans la perspective d’animer la scène politique. De nombreux citoyens s’éloignent de plus en plus de leurs devoirs civiques car conscients que le jeu politique est biaisé au Cameroun.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 22/03/2022 à 14h43