Plusieurs partis, dont celui de Maurice Kamto, principal opposant à Paul Biya, 87 ans, qui dirige ce pays d'Afrique centrale d'une main de fer depuis près de 38 ans, avaient appelé à des "marches pacifiques". Il encourageait les Camerounais à manifester pour réclamer un cessez-le-feu et des négociations dans l'ouest anglophone, où s'affrontent dans une guerre sanglante depuis trois ans l'armée et des groupes séparatistes, et une réforme du système électoral.
Des centaines de manifestants ont convergé en milieu de matinée vers le grand carrefour de Ndokoti, un quartier populaire de Douala, aux cris de "Libérez", "Trop c'est trop" et "Paul Biya doit partir", avant que la police, déployée massivement aux côtés d'éléments de l'armée dans les grandes villes dès lundi, ne les disperse à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau, puis n'interpelle certains d'entre eux.
D'autres manifestants se sont, eux, regroupés dans une ruelle adjacente et ont repris leurs slogans.
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Le 24 août, Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun et challenger malheureux de Biya à la présidentielle d'octobre 2018, avait qualifié le régime de "kleptocratie", accusé Biya de "gouverner par le mépris et la terreur depuis près de 40 ans" et appelé, dans le cas où le chef de l'Etat convoquerait des élections régionales, à "une gigantesque campagne d'appel au départ pur et simple de Paul Biya du pouvoir".
Le 7 septembre, Biya avait convoqué les électeurs pour des élections régionales le 6 décembre.
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Le 17 septembre, le MRC et six autres partis de l'opposition ont donc appelé dans un communiqué à des "marches PACIFIQUES" mardi, d'abord pour exiger que le pouvoir remplisse les deux conditions posées par Kamto avant tout scrutin et "pour dire pacifiquement à Monsieur Paul Biya et à son régime: trop c'est trop !".
"Si, au terme des marches pacifiques du 22 septembre, les deux objectifs ne sont pas totalement satisfaits, des manifestations périodiques appelant au départ de Paul Biya et son régime du pouvoir seront organisées jusqu'à leur départ effectif", prévenaient les sept partis d'opposition.