L’armée a été déployée à Yaoundé, la capitale, pour parer aux marches «pacifiques» annoncées demain, mardi 22 septembre, par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto pour réclamer le départ du président Paul Biya et contester la tenue des élections régionales du 6 décembre prochain.
Depuis vendredi, des véhicules de combat ont été placés à divers carrefours de la capitale, notamment au lieu-dit Poste centrale, dans le centre-ville. Des gendarmes et des forces spéciales de la police, armes au poing, sont également visibles à des points névralgiques de la ville.
Ce «mouvement insurrectionnel» annoncé par le MRC est condamné par le gouvernement, ainsi que divers acteurs du landernau politique et de la société civile. Le 15 septembre, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a mis en garde contre les appels à l’insurrection et les manifestations publiques interdites par les autorités locales notamment à Yaoundé et Douala, promettant une réponse énergique à toute tentative allant dans ce sens.
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«Tous ceux qui s’associeront à un tel projet devront s’attendre à en répondre devant les instances judiciaires compétentes. Les forces de sécurité prendront à cet égard toutes les mesures nécessaires pour assurer fermement le maintien de l’ordre public et de la paix sociale», a prévenu le membre du gouvernement.
«Les marches appelant au départ de Paul Biya ne sont pas des actes d’insurrection, de rébellion ou d’hostilité contre la patrie, mais l’expression pacifique de l’exaspération face à un pouvoir qui n’entend plus les pleurs des populations», affirme de son côté Maurice Kamto, candidat malheureux à l’élection présidentielle d’octobre 2018. C’est dans ce climat sociopolitique tendu que le service de sécurité des Nations Unies a notamment demandé à son personnel et les membres de leurs familles de «réduire au maximum» les déplacements en ville ce mardi, et de faire les provisions en denrées de première nécessité.