RD Congo: le futur président connu de l'Eglise qui exige "vérité et justice"

La Conférence épiscopale nationale du Congo avait déployé 41.000 agents dans tout le territoire.

La Conférence épiscopale nationale du Congo avait déployé 41.000 agents dans tout le territoire. . DR

Le 04/01/2019 à 09h43, mis à jour le 04/01/2019 à 09h46

La puissante Eglise catholique congolaise affirme connaître d'ores et déjà le vainqueur de l'élection présidentielle du 30 décembre, alors que la Commission électorale indépendante a indiqué ne détenir pour le moment que 20% des procès-verbaux. Les Congolais attendent.

En République démocratique du Congo, les électeurs et les candidats à la présidentielle sont toujours dans l'attente de la déclaration des résultats du scrutin du dimanche 30 décembre.

Mais d'ores et déjà, la très influente Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ou Eglise catholique affirme qu'elle est en possession de résultats préliminaires et surtout du nom du vainqueur. Elle a ainsi appelé la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au respect de la "vérité et de la justice". 

La Cenco qui a présenté hier, jeudi 3 janvier, son rapport préliminaire, précise, par la voix de l'abbé Donatien Tshole, son secrétaire général, qu'il s'agit de données issues des procès-verbaux des bureaux de vote. L'Eglise a également appelé le peuple congolais à "demeurer vigilant pour l'aboutissement heureux du processus". 

L'abbé Tshole a fait allusion à des irrégularités le jour de l'élection, mais selon lui, ces dernières n'ont pas altéré le choix clair des électeurs, exprimé à travers les urnes. 

Il convient de rappeler que la Cenco avait déployé 41.000 agents à travers tout le pays, pour superviser le déroulement du vote. Par conséquent, ces déclarations ne sont pas à prendre à la légère. 

Il n'empêche que la Ceni soutient qu'à l'heure actuelle, elle n'est pas en mesure de déclarer des résultats.

"A ce jour, nous sommes en possession d'un peu plus de 5000 procès verbaux, soit environ 20% du total", a déclaré en substance sur RFI, Corbeille Nanga, le président de la Ceni, dans l'édition Matin Afrique de ce vendredi 4 janvier. 

Il faut également rappeler que les premières indiscrétions ont fait état de résultats favorables au leader de la coalition de l'opposition Martin Fayulu, qui devancerait Etienne Tshisekedi allié de Vital Kamhere, un autre candidat issu de l'opposition, et Emmanuel Ramazany Shadary, le candidat de la mouvance présidentielle.

Dans cette longue attente de près de 80 millions de Congolais, les autorités ont coupé la connexion Internet sur l'ensemble du territoire congolais ainsi que le signal de Radio France Internationale dans plusiseurs villes. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 04/01/2019 à 09h43, mis à jour le 04/01/2019 à 09h46