Afrique du Sud: la puissante centrale syndicale Cosatu menace Cyril Ramaphosa

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Le 12/02/2019 à 11h37, mis à jour le 12/02/2019 à 11h44

La puissante centrale syndicale sud-africaine Cosatu, menace de retirer son soutien à l’ANC. En cause, la crise au sein d’Eskom et son plan de réforme porté par le président Cyril Ramaphosa.

En raison de divergences au sujet des questions sociales, ainsi que la réforme de la compagnie nationale d’électricité, Eskom, la puissante centrale syndicale sud-africaine, Cosatu, un des alliés majeurs de l’ANC (au pouvoir depuis 1994) a menacé de retirer son soutien au parti de l’icônique Nelson Mandela, ce mardi 12 février 2019. 

Cités par les médias, plusieurs leaders de la Cosatu se sont déclarés «profondément inquiets» par l’échec du président Cyril Ramaphosa de tenir des consultations avec les syndicats avant l’annonce de son plan de réforme de l’entreprise publique, actuellement en crise.

Le chef d’Etat sud-africain a dévoilé, la semaine dernière, un plan visant notamment une séparation entre production, transport et distribution au sein d’Eskom.

Ce plan a suscité bien des craintes dans les rangs syndicalistes, mettant en garde contre toute opération de licenciement dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan.

La compagnie nationale d’électricité est confrontée à une grave crise financière qui a poussé l’entreprise à mettre en œuvre, depuis le dimanche dernier, 10 février 2019, des opérations de coupures du courant à travers tout le pays, une mesure qui représente un grand facteur de risque pour l’économie sud-africaine, laquelle pâtit déjà d’un ralentissement prolongé.

La Cosatu s’est élevée contre le plan du président Ramaphosa, accentuant le fait qu’elle entend réexaminer son alliance avec l’ANC. 

Avec l’ANC et le parti communiste, la Cosatu forme une alliance tripartite, ayant permis au parti de se maintenir au pouvoir depuis la fin du régime de l’apartheid en 1994.

La centrale syndicale avait exprimé, lors de son congrès tenu l’année dernière, son soutien à Ramaphosa et à l’ANC lors des élections générales prévues au mois de mai 2019, avec pour seule condition de placer la protection des emplois au cœur du programme du parti.

Par Karim Ben Amar
Le 12/02/2019 à 11h37, mis à jour le 12/02/2019 à 11h44