Cameroun: Paris «préoccupée» par l’inculpation de l’opposant Maurice Kamto

Maurice Kamto, candidat à la présidentielle camerounaise. . DR

Le 14/02/2019 à 07h16

Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé dans un communiqué, sa «préoccupation» suite à l’incarcération du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, inculpé notamment de «rébellion» et d’«insurrection» plus de deux semaines après son arrestation le 28 janvier dernier.

La France a exprimé sa «préoccupation» après l’inculpation et l’incarcération de l’opposant camerounais Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et candidat à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018.

«Nous sommes préoccupés par ce développement judiciaire et restons attentifs à la situation de Kamto et à celle d'environ 200 de ses partisans qui sont détenus», a réagi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié ce mercredi 13 février 2019 par l’ambassade de France au Cameroun.

«L'opposition camerounaise, dont il est l'une des figures, doit pouvoir s'exprimer librement, dans le respect de la loi», poursuit le Quai d’Orsay. Plus de deux semaines après son arrestation, Maurice Kamto, arrivé deuxième derrière le président Paul Biya au scrutin d’octobre dernier, a été inculpé notamment de «rébellion», «insurrection» et «hostilité contre la patrie» par le tribunal militaire de Yaoundé dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 février, a annoncé Me Emmanuel Simh, un de ses avocats, par ailleurs vice-président du MRC, le parti créé par l’opposant en 2012 après sa démission du gouvernement.

Il a ensuite été mis sous mandat de dépôt provisoire à la prison centrale de Yaoundé, en compagnie d’autres cadres de son parti et de plusieurs autres militants et sympathisants du MRC.

Maurice Kamto, qui revendique sa victoire à l’élection présidentielle, a été arrêté le 28 janvier 2019 à Douala, dans la métropole économique, avant d’être transféré à Yaoundé. Il a été interpellé au lendemain de la série de manifestations publiques baptisées «marches blanches», organisées par le MRC dans le pays et à l’étranger afin de dénoncer notamment ce qu'il considère comme un «hold-up électoral».

Ces manifestations ont donné lieu à des heurts avec la police à Douala, où sept personnes ont été blessées, selon un bilan officiel. Le gouvernement a déclaré que ces manifestations étaient «non autorisées» et «illégales».

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 14/02/2019 à 07h16