Cameroun: le gouvernement interdit des marches du MRC de Maurice Kamto

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'un des principaux opposants au régime de Biya.

Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et l'un des principaux opposants au régime de Biya.. DR

Le 09/04/2019 à 10h37, mis à jour le 09/04/2019 à 10h39

La décision a été publiée dans un communiqué du ministre de l'Administration territoriale, et concerne les manifestations prévues samedi dernier et le samedi 13 avril prochain. Pour les autorités, le parti continue sa logique de provocation.

Samedi 6 avril dernier, les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto n'ont pas organisé de manifestation comme initialement prévu.

Mais la veille déjà, le vendredi 5 avril 2019, dans un communiqué, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a interdit sur toute l'étendue du territoire les manifestations programmées les 6 et 13 avril 2019 par le MRC.

Sur les réseaux sociaux, des militants du MRC, sous le hashtag #Resistance, appellent notamment à prendre part à la marche de cette semaine.

Le ministre, de son côté, affirme, entre autres, qu'il se verra dans l'obligation d'appliquer les dispositions de la loi du 19 décembre 1990 relative aux partis politiques «si les dirigeants du MRC pour qui défier l'autorité de l’Etat est devenu le sport favori, persistent à créer des troubles à l'ordre public en organisant des manifestations non autorisées ayant pour objectif de provoquer des remous sociaux aux conséquences imprévisibles».

La loi en vigueur stipule notamment que le ministre chargé de l'Administration territoriale peut suspendre, par décision motivée, l'activité de tout parti politique responsable de troubles graves à l'ordre public.

Pour le membre du gouvernement, le MRC poursuit dans sa logique de «provocation et de planification de l'insurrection au Cameroun», après avoir «programmé et exécuté le saccage des ambassades du Cameroun à Paris et à Berlin par des groupuscules à sa solde».

En janvier dernier, une série de manifestations publiques baptisées «marches blanches» organisées par le MRC malgré l'interdiction des autorités, afin de dénoncer ce qu'il considère comme un «hold-up électoral», avait conduit à l'arrestation de manifestants pris en flagrant délit de perturbation de l'ordre public et voies de fait diverses.

Par ailleurs, le président du MRC, Maurice Kamto, ainsi que des cadres de ce parti, sont actuellement en détention pour des faits de droit commun, notamment pour «insurrection, hostilité contre la patrie, rébellion et destruction de biens publics» tant à l’intérieur du pays que dans plusieurs ambassades du Cameroun à l’étranger.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 09/04/2019 à 10h37, mis à jour le 09/04/2019 à 10h39