A 350 kilomètres au nord du Cap, la mine de Steenkampskraal, découverte en 1949, a vu de 1952 à 1964 ses exploitants en extraire du thorium, utilisé comme combustible nucléaire.
Il a depuis été découvert que la mine recelait également de minerai de monazite, une terre rare, à une concentration extrêmement élevée, ainsi que de néodyme et de praséodyme, des ressources que le pays entend bientôt exploiter.
Ces “terres rares”, minerais stratégiques qui font l’objet de nombreuses convoitises dans le monde, comprennent un ensemble de 17 métaux essentiels aux technologies de pointe, et que l’on retrouve dans les smartphones, les écrans plasma, les véhicules électriques mais aussi dans l’armement.
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Les perspectives de la mine de Steenkampskraal sont une aubaine pour l’Afrique du sud, au moment où la Chine, qui produit plus de 90 % des terres rares de la planète, menace de manière à peine voilée les Etats-Unis de couper ses livraisons en pleine guerre commerciale, alors que Washington en importe massivement.
Pékin en a produit 120.000 tonnes en 2018, soit six fois plus que les Etats-Unis, selon l’US Geological Survey (USGS).
Dans ce contexte, le président américain Donald Trump a signé le 22 juillet une ordonnance intimant au Pentagone de trouver d’autres sources d’approvisionnement à ces métaux précieux.
Autre motif d’optimisme pour l’Afrique du sud, la Chine est devenue l’an dernier pour la première fois importateur net de terres rares, en raison de son commerce massif de véhicules électriques. Les ventes mondiales de ces véhicules ont bondi de 68% l’an dernier à 5,12 millions, plus d’un million de ventes ayant eu lieu en Chine, d’après l’Agence Internationale de l’Energie.
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“La Chine pourrait, en raison de ses propres besoins, exporter de moins en moins (de terres rares). Il est donc vital que d’autres fournisseurs se présentent pour les Etats-Unis, l’Europe et le Japon”, affirme à l’AFP Trevor Blench, président de la mine de Steenkampskraal, alors qu’aucune mine sud-africaine n’extrait de terres rares à l’heure actuelle.
Pékin cherche en outre à réguler davantage les explorations illégales, faisant de fait reculer la production locale, au profit des concurrents étrangers.
A la mine de Steenkampskraal “environ 14% de (la) roche est composée de terres rares. C’est un niveau de teneur extraordinaire, nous n’avons jamais connu un niveau équivalent sur la planète”, explique Trevor Blench.
A l‘échelle mondiale, les mines disposent généralement d’une concentration proche de 6%.
Après avoir obtenu toutes les autorisations pour commencer à extraire le monazite, et avoir sécurisé un financement de 50 millions de dollars, les dirigeants de la mine de Steenkampskraal visent une production de 2.700 tonnes par an.
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Malgré les espoirs soulevés par l’exploitation de cette mine, Blench en reconnait lui-même la taille modeste en comparaison avec celles qui renferment des millions de tonnes de minerais ailleurs dans le monde.
Bien que ses concentrations en terres rares soient très élevées “la mine de Steenkampskraal est surtout constituée de terres rares légères qui sont plus abondantes à l‘échelle mondiale (telles que le néodyme et le praséodyme) et donc moins recherchées que d’autres terres rares plus lourdes”, décrypte Diego Oliva-Velez, analyste à Londres pour Fitch Solutions.
“L’Afrique du sud va demeurer derrière d’autres pays”, ajoute-t-il, citant les réserves prouvées et les perspectives d’investissements plus élevés dans des pays tels que l’Australie, l’Inde, la Russie et le Vietnam.
L’exploration des terres rares se développe par ailleurs au Brésil ainsi qu’au Canada.
Cela ne bride pas pour autant la volonté sud-africaine de développer plus agressivement sa production de terres rares.
Le pays “est dotée en abondance de roches dans lesquelles se trouvent des terres rares”, affirme le patron du Conseil pour la Géoscience (Council for Geoscience), Mosa Mabuza. L’organisation étudie les gisements de minéraux dans le pays et affirme que du lithium, une autre terre rare, s’y trouve au nord du Cap.