Le butin est estimé à plus de 17 millions d'euros mais pourrait rapporter encore plus gros.
« C'est une vente exceptionnelle. C'est une collection privée de supercars, avec des kilométrages extrêmement limités, parfois de livraison », a déclaré Philip Kantor, directeur du département Automobiles Europe de la maison britannique Bonhams, qui organise les enchères.
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Pêle-mêle, on trouve dans ce lot sept Ferrari, cinq Bentley, trois Lamborghini, une Maserati, une McLaren ou encore une Aston Martin très singulière. Sur ce modèle One-77 rouge datant de 2011 et évaluée entre 1,3 et 1,7 million d'euros, est gravée la mention « Construite à la main en Angleterre pour Theodore N'Guema Obiang Mangue ».
Un accord avec la justice suisse
Cette vente ne relève en rien de l'opération de charité. En 2016, la justice suisse a confisqué ces voitures dans le cadre d'une enquête pour blanchiment d'argent et gestion déloyale des intérêts publics.
Si la procédure a finalement été classée en février, la justice genevoise et les autorités équato-guinéennes se sont mises d'accord pour que les voitures soient vendues et que le produit de la vente soit affecté à un programme à caractère social en Guinée équatoriale. Le pays a aussi accepté de verser à Genève 1,3 million de francs suisses (1,4 million d'euros) pour couvrir notamment les frais de procédure.
Toutes ses voitures sont proposées sans « prix de réserve », c'est-à-dire sans enchère minimum, ce qui n'a pas été du goût du constructeur suédois Koenigsegg mais aussi de la Guinée équatoriale. Le pays africain a fait part de son mécontentement, et tenté ces derniers jours de faire suspendre la vente aux enchères. Ce à quoi la justice genevoise s'est opposée.
Condamné en France dans l'affaire des « biens mal-acquis »
Le très sulfureux Teodorin Obiang, voué à succéder à son père Teodoro Obiang Nguema, âgé de 77 ans et à la tête du pays depuis 40 ans, est également aux prises avec la justice française. Il a en effet été condamné en 2017 à Paris à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende dans la célèbre affaire dite des « biens mal acquis ».
Il a été jugé coupable de s'être frauduleusement bâti en France un patrimoine considérable (hôtel particulier parisien, voitures de course et de luxe, costumes de marque par dizaines, jets privés…) en détournant l'argent tiré des deniers publics de la Guinée équatoriale. Un jugement dont il a fait appel.