Cameroun. Coronavirus: comment les autorités religieuses s'organisent face à l'épidémie

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Le 19/03/2020 à 15h30, mis à jour le 19/03/2020 à 15h58

Les cultes et autres célébrations religieuses sont limités à 50 fidèles ou suspendus depuis mercredi 18 mars 2020. Une décision prise à la suite des mesures de distanciation adoptées la veille par le gouvernement pour contenir la propagation du virus dans le pays.

Les autorités religieuses ont aussitôt réagi après l’annonce des mesures de renforcement adoptées mardi dernier par le gouvernement camerounais pour freiner la propagation du coronavirus (COVID-19) dans le pays, où 14 cas ont déjà été confirmés dans le pays, selon des chiffres communiqués mercredi soir par le ministre de la Santé publique. A Yaoundé, la capitale, l’Eglise catholique romaine a décidé de limiter le nombre des fidèles aux messes dominicales et autres célébrations liturgiques à 50.

«En application des mesures prescrites par le gouvernement du Cameroun et des recommandations de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun face à la propagation de la pandémie du COVID-19, l’Église paroissiale ne peut plus accueillir des rassemblements de plus de 50 personnes», annonce l’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, dans un communiqué publié ce mercredi 18 mars 2020.

Nonobstant cette situation, le prélat recommande la diffusion en direct desdites célébrations par les médias «pour soutenir la prière d’un plus grand nombre de fidèles chez eux». Les églises resteront ouvertes «aux dévotions spirituelles individuelles dans la journée». Ce, sous la supervision du curé, précise l’archevêque.

«La gravité de la situation exige des choix drastiques que nous devons accueillir dans notre foi», explique la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) qui regroupe l’ensemble des évêques du pays. Pour sa part, l’Eglise évangélique du Cameroun (EEC) a décidé de fermer ses lieux de culte, notamment à Douala, la métropole économique du pays.

«Nous avons annoncé aux chrétiens que les rassemblements en paroisse sont suspendus jusqu’à nouvel avis : prière matinale, prières du soir, culte du dimanche, etc.», écrit, dans un communiqué, le pasteur Ngahne, chef de la paroisse du cinquantenaire EEC au quartier Makepe. «Nous avons aussi promis aux chrétiens de leur envoyer des messages chaque matin et chaque soir. Le carême se poursuit en famille. Nous organisons le service à distance», poursuit le religieux.

De son côté, le Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun (CIDIMUC) a décidé de la «suspension temporaire des grandes prières en groupe, à l’instar des pays musulmans», selon son coordonnateur général, Moussa Oumarou.

Tout en invitant les fidèles musulmans à suivre «scrupuleusement» les mesures instruites par le président Paul Biya pour lutter contre le COVID-19, le Conseil exhorte également les imams et prédicateurs de «s’approprier ces mesures et d’en faire large sensibilisation pour l’intérêt bien compris de tous les citoyens et pour préserver les fidèles».

A noter que les mesures de confinement prises mardi dernier vont s’appliquer sur une durée de 15 jours, «renouvelable en cas de nécessité», a déclaré le gouvernement mercredi.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 19/03/2020 à 15h30, mis à jour le 19/03/2020 à 15h58