Libye: un an après son offensive, Haftar cale toujours aux portes de Tripoli

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Le 02/04/2020 à 10h40, mis à jour le 02/04/2020 à 23h00

Cela fait un an que Khalifa Haftar a lancé son offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj. Retour sur les dates marquantes de cette offensive.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos. Deux autorités se disputent le pouvoir: le GNA, basé à Tripoli, et un gouvernement parallèle dans l’Est contrôlé par Khalifa Haftar.

L’offensive a fait des centaines de morts et plus de 150.000 déplacés.

Le 4 avril 2019, Khalifa Haftar ordonne à ses forces d’“avancer” en direction de Tripoli, après l’annonce par son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) d’une offensive pour “purger” l’Ouest libyen “des terroristes”.

Cette montée des tensions coïncide avec la visite du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et intervient à quelques jours de la tenue d’une “conférence nationale” longuement préparée par l’ONU et qui était appelée à établir une feuille de route politique pour le pays.

Dès le lendemain, le Conseil de sécurité appelle les forces de l’ANL à “interrompre tous les mouvements militaires”.

“Je quitte la Libye avec une profonde inquiétude et un cœur lourd”, déclare Antonio Guterres à son départ.

Le 7, le GNA annonce une “contre-offensive” généralisée contre les pro-Haftar. L’ANL mène son premier raid dans la banlieue sud de Tripoli. Les forces loyales au GNA avaient mené leur première frappe la veille.

A la mi-avril, le président américain Donald Trump s’entretient avec le maréchal Haftar d’une “vision commune” pour la Libye et salue son “rôle significatif dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des ressources pétrolières”.

Le 20 avril, les combats redoublent de violence après une contre-attaque des forces du GNA.

Le 26 juin, les forces loyales au GNA s’emparent de Gharyan, principale base arrière des troupes de Haftar, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli.

Fin juillet, l‘émissaire de l’ONU Ghassan Salamé propose un plan en trois étapes: cessez-le-feu, conférence internationale à Berlin et conférence interlibyenne.

Début novembre, le quotidien américain The New York Times fait état du déploiement en Libye de près de 200 mercenaires d’une entreprise russe de sécurité privée. Moscou, soupçonné de soutenir les troupes de Haftar, dément.

Le 15, Washington appelle Haftar à cesser son offensive.

Le 27, le président turc Recep Tayyip Erdogan et Fayez al-Sarraj signent un accord de “coopération militaire et sécuritaire”.

En décembre, un rapport de l’ONU épingle plusieurs sociétés et pays accusés d’avoir violé l’embargo décrété en 2011 en livrant des armes ou des combattants aux deux camps rivaux. Il cite la Turquie, ainsi que la Jordanie et les Emirats arabes unis, deux soutiens de Haftar.

Le 5 janvier 2020, Erdogan annonce le début du déploiement de soldats, autorisé par le Parlement turc quelques jours plus tôt.

A l’initiative de la Turquie et de la Russie, une trêve entre en vigueur le 12 janvier après des mois de combats aux portes de Tripoli. Le lendemain, le maréchal Haftar refuse de signer l’accord formel de cessez-le-feu paraphé par son rival.

Depuis, des combats opposent régulièrement les deux camps qui s’accusent mutuellement de violations.

Le 18, des groupes pro-Haftar bloquent les principaux terminaux et champs pétroliers du pays, paralysant le seul secteur assurant des revenus aux Libyens.

Salamé jette l‘éponge

Le 19, les principaux pays concernés par le conflit promettent de respecter l’embargo sur les armes et de ne plus interférer dans ses affaires intérieures, à l’issue d’un sommet sous l‘égide de l’ONU à Berlin.

Mais dix jours plus tard, Ghassan Salamé dénonce des violations répétées des accords de Berlin. “Les belligérants ont continué de recevoir une quantité considérable d‘équipements modernes, de combattants et de conseillers fournis par leurs soutiens étrangers”.

Fin février, il s’en prend aux “cyniques” qui tentent de saper les discussions et réclame un plus grand soutien international.

Le 2 mars, l‘émissaire de l’ONU, en fonction depuis 2017, démissionne pour des “raisons de santé”. “J’ai essayé d’unir les Libyens et de restreindre l’ingérence étrangère”.

Le 22, les deux camps s’accusent de nouveau de violer une nouvelle trêve “acceptée” par les deux parties à l’appel de plusieurs pays et de l’ONU.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 02/04/2020 à 10h40, mis à jour le 02/04/2020 à 23h00