Ex-patron du fonds d'investissement souverain angolais, José Filomeno dos Santos, 42 ans, comparaît avec trois complices présumés, dont l'ex-patron de la Banque centrale Valter Filipe da Silva. Il se défend de toute corruption.
La justice reproche aux quatre accusés d'avoir transféré illégalement 500 millions de dollars de la Banque centrale vers le compte londonien d'une agence du Crédit suisse, dans le cadre d'une fraude qui lui aurait permis, selon le parquet général, de détourner jusqu'à 1,5 milliard de dollars.
Le ministère public a demandé mardi sept ans de prison pour deux des accusés, dont José Filomeno dos Santos "Zenu", et dix ans pour les deux autres, dont Valter Filipe da Silva. "Dès le début, les accusés ont toujours eu l'intention de contourner l'Etat angolais", a affirmé le procureur adjoint Pascoal Joaquim devant la Cour suprême à Luanda.
Lire aussi : Angola: une fraude de 1,5 milliard de dollars reprochée au fils de l'ancien président Dos Santos
Mardi, le président angolais Joao Lourenço, au pouvoir depuis 2017, a réaffirmé sa volonté de lutter contre la corruption. "Au cours des deux dernières années, nous avons beaucoup fait (contre la corruption), et les preuves sont là, les auteurs paient pour les crimes qu'ils ont commis, à la différence de ce qui s'est passé pendant quarante-trois des quarante-cinq ans depuis notre indépendance", a-t-il déclaré devant son parti, le MPLA.
Joao Lourenço a succédé en 2017 à José Eduardo dos Santos, qui avait dirigé l'Angola pendant trente-huit ans d'un règne sans partage pendant lequel il a mis l'économie du pays en coupe réglée au profit d'une poignée de proches.
Lire aussi : Portugal: l'immense fortune d'Isabel Dos Santos gelée par la justice
Joao Lourenço a limogé les soutiens de l'ancien chef de l'Etat de la tête des institutions, des entreprises publiques et de l'appareil sécuritaire du pays, au nom de la lutte contre la corruption.
Symboles de ce nettoyage, José Filomeno dos Santos et sa demi-soeur Isabel, qui a été évincée en novembre 2017 du poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol.
Présentée comme la femme la plus riche d'Afrique, elle est soupçonnée par la justice et les autorités angolaises d'importants détournements de fonds publics, récemment évalués à 5 milliards de dollars. Ses comptes bancaires ont été gelés en Angola et au Portugal.