A l’issue de la session du Conseil supérieur de la magistrature présidée lundi 10 août à Yaoundé, la capitale, le président Paul Biya a procédé au redéploiement des magistrats. Entre autres faits marquants, la nomination d’un nouveau président au Tribunal criminel spécial (TCS), instance chargée notamment d’instruire les affaires de détournements de deniers publics d’un montant supérieur à 50 millions de francs CFA.
Ainsi, Annie Noëlle Bahounoui Batende devient la première femme à présider cette juridiction spéciale.
Elle remplace à ce poste Emmanuel Ndere, muté à la Cour suprême. Annie Noëlle Bahounoui Batende s’était notamment illustrée en 2014, avec la mise sous mandat de détention provisoire de l’ancien ministre des Enseignements secondaires, alors en fonction, avant sa libération moins de 24 heures après.
Par ailleurs, Yap Abdou est le nouveau président de la Chambre des comptes, chargée notamment de contrôler les comptes publics. Le chef de l'Etat a également procédé à la nomination de magistrats à la Cour suprême.
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Cependant, certains observateurs ont regretté le fait qu’aucun dossier disciplinaire de magistrat n’ait été instruit lors de cette session du Conseil supérieur de la magistrature, tenue au lendemain d’un profond renouvellement de cette institution qui a consacré l’entrée, en son sein, de nouveaux membres titulaires et suppléants, ainsi que d’un nouveau secrétaire.
«La présente session est aussi marquée par l’intégration, dans le corps judiciaire, des auditeurs de justice de la section Common Law, récemment créée à l’ENAM (Ecole nationale d’administration et de la magistrature, Ndlr). Ceux-ci sont issus du recrutement spécial des personnels judiciaires anglophones afin d’appliquer, dans les ressorts des cours d’appel du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, cette innovation juridique», a indiqué Paul Biya dans son allocution d’ouverture.