Cameroun: l’ONU demande la libération de l’opposant Maurice Kamto

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Le 14/10/2020 à 13h24, mis à jour le 14/10/2020 à 13h29

Les experts des droits de l’Homme de l’ONU ont, lundi, appelé Yaoundé à libérer le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, assigné à résidence depuis le 22 septembre dernier. De son côté, l’homme politique a porté plainte pour des «voies de fait administratives», selon ses avocats.

Lundi 12 octobre, les experts des droits de l’Homme de l’ONU ont appelé le Cameroun à libérer les personnes arrêtées lors des manifestations organisées le mois dernier par l’opposition. Notamment la libération de l’opposant Maurice Kamto, assigné à résidence depuis la nuit du 22 septembre.

«L’assignation à résidence de Kamto pourrait constituer une privation de liberté, en violation de ses droits à la liberté de réunion pacifique et d’association, ainsi que de la liberté et à la sécurité de sa personne», ont déclaré les experts qui se disent «extrêmement préoccupés» par les arrestations massives de manifestants pacifiques et de militants politiques qui expriment leur dissidence et appellent à cesser les intimidations à l’encontre des militants politiques.

Selon les avocats de Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ne fait l’objet d’aucun mandat d’arrêt ou d’assignation à résidence, mais il ne peut cependant pas sortir de chez lui. Cette assignation à résidence est illégale, affirment ses conseils qui ont déposé une plainte pour «voies de faits administratives».

La plainte vise le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, le délégué général à la Sûreté nationale (police), Martin Mbarga Nguele et le secrétaire d’État à la Défense chargé de la gendarmerie, Galax Landry Etoga. Le procès doit s’ouvrir le 15 prochain à Yaoundé, la capitale.

Maurice Kamto a appelé à des «marches pacifiques» le 22 septembre pour exiger le départ du président Paul Biya, à la tête du pays depuis 38 ans et réélu pour un septième mandat à l’issue de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Ces rassemblements peu suivis, ont été interdits par les autorités qui accusent l’opposant «d’insurrection».

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a déclaré dans un communiqué le 25 septembre dernier que «la situation du leader du MRC fait l’objet d’un examen attentif par les instances judiciaires compétentes».

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 14/10/2020 à 13h24, mis à jour le 14/10/2020 à 13h29