Niger. Surfacturations des achats de l'armée: des ONG portent plainte contre X

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Le 09/12/2020 à 17h16, mis à jour le 09/12/2020 à 17h16

Des ONG nigériennes ont déposé mercredi au parquet de Niamey une plainte contre X dans l'épineuse affaire des surfacturations et des livraisons non effectuées à l'armée ces dernières années, selon un communiqué.

Il s'agit de la section nigérienne de Tournons La Page (TLP) et des associations Réseau pour la transparence et l'analyse budgétaire (Rotab, membre de Publiez Ce Que Vous Payez) et Alternative Espaces Citoyens (AEC).

Ces ONG ont demandé au procureur de la République "d'ouvrir une enquête pour détournement de biens publics, corruption d'agents publics nationaux, corruption dans le secteur privé, trafic d'influence et faux et usage de faux en écriture" dans cette affaire, a déclaré à l'AFP Ali Idrissa, le responsable du Rotab.

"La plainte est portée contre X et contre toute autre personne ayant participé en qualité d'auteur et/ou de complice", selon le communiqué transmis à l'AFP.

"Il est essentiel que (...) de telles malversations ne se reproduisent plus", a commenté Ali Idrissa.

L'affaire des surfacturations a fait grand bruit au Niger après la diffusion sur les réseaux sociaux d'extraits d'un rapport d'audit sur ces irrégularités, selon lesquels elles ont causé "un manque à gagner" de plus de 76 milliards FCFA (plus de 115 millions d'euros) pour l'Etat entre 2017 et 2019.

Les surfacturations représentent 48,3 milliards FCFA (66 millions d'euros) et les montants pour le matériel non livré s'élèvent à 27,8 milliards FCFA (42 millions d'euros), selon ces extraits d'un rapport provisoire.

La justice avait annoncé le 8 avril ouvrir une enquête sur l'affaire qui a éclaté en février. Fin février, le gouvernement avait annoncé qu'un audit demandé par le président Mahamadou Issoufou avait révélé des surfacturations ainsi que des livraisons non effectuées à l'armée, qui combat depuis 2015 les jihadistes dans le sud-est et l'ouest du pays.

Le scandale a d'autant plus choqué l'opinion qu'entre décembre 2019 et janvier 2020, près de 200 soldats nigériens venaient d'être tués dans des attaques jihadistes dans l'Ouest.

Le 15 mars, de violents heurts avaient opposé les forces de l'ordre et des manifestants demandant des sanctions dans ce scandale.

Plusieurs figures de la société civile, dont Maïkoul Zodi, de Tournons La Page (TLP-Niger), Ali Idrissa et Moussa Tchagari, le dirigeant d'AEC, avaient été incarcérées pendant plusieurs mois. 

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/12/2020 à 17h16, mis à jour le 09/12/2020 à 17h16