Tchad: une femme tuée par des manifestants à N'Djamena

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Le 27/04/2021 à 09h06, mis à jour le 27/04/2021 à 10h50

Une femme a été tuée mardi à N'Djamena par des manifestants, a affirmé à l'AFP le procureur de la République, alors que la police disperse des rassemblements de l'opposition contre la junte qui a pris le pouvoir à la mort du président Idriss Déby Itno il y a une semaine.

"Les manifestants ont attaqué un bus dans le quartier de Dembé, certains passagers ont fui mais une dame est restée et a été tuée par les manifestants", a assuré à l'AFP par téléphone le procureur de N'Djamena Youssouf Tom.

Dans la capitale, quelques dizaines de personnes se sont rassemblées, brûlant parfois quelques pneus, avant d'être rapidement dispersées depuis le début de la matinée.

Ils ont répondu aux appels de plusieurs partis de l'opposition et d'organisations de la société civile contre la prise de pouvoir par un Conseil Militaire de Transition(CMT) dirigé par le fils de feu le Maréchal Déby, Mahamat Idriss Déby, et composé de 14 autres généraux fidèles à son père.

"Marre de la dynastie monarchique"

"Un organe illégal et illégitime adoubé par la France qui pense imposer aux Tchadiens une nouvelle dictature militaire", disent l'opposition et la société civile. La convention tchadienne des droits de l'homme a demandé lundi à ses militants "épris de paix et de justice de sortir massivement" mardi.

Ces rassemblements ont été interdits lundi par le CMT, car "susceptibles d'occasionner des troubles à l'ordre public".

"On en a marre, marre, marre de la dynastie monarchique au Tchad", a déclaré à l'AFP une Tchadienne, Sarah. Derrière elle, des jeunes sont arrivés en courant et criant "police, police". A l'approche d'un pick-up des forces de sécurité, la vingtaine de manifestants sont partis en courant.

En début de matinée, des traces noires de pneus brûlés jonchaient le goudron pendant que d’autres brûlaient encore, les détonations de grenades de gaz lacrymogène ont résonné ça et là.

Dans le quartier Walia, dans le sud de la capitale, un manifestant a été roué de coups par les forces de l'ordre, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le 20 avril, l'un des fils d'Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, a pris le pouvoir à la tête du CMT, au lendemain de la mort de son père tué, selon l'armée, au combat contre des rebelles dans le nord du pays.

Le CMT a abrogé la Constitution et dissous le gouvernement et l'Assemblée nationale, mais le général Mahamat Idriss Déby a promis des "élections libres et démocratiques" dans 18 mois. Il a pris le titre de Président de la République et chef suprême des Armées.

Le 11 avril, jour de la présidentielle que Déby avait remporté avec 79,32% des voix selon la commission électorale, le Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), l'un des nombreux groupes rebelles contre le régime qu'il dirigeait depuis 30 ans, avait lancé une offensive.

C'est en allant diriger lui-même les combats dans le nord du pays que Déby a été tué par les rebelles, a affirmé le CMT.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 27/04/2021 à 09h06, mis à jour le 27/04/2021 à 10h50