La semaine dernière, le président zimbabwéen a prolongé de cinq ans le mandat du chef de la plus haute juridiction du pays, le président de la Cour constitutionnelle Luke Malaba, dans une lettre adressée au juge et rendue publique.
M. Mnangagwa avait fait adopter une modification de la Constitution du pays supprimant notamment l'obligation pour les juges de prendre leur retraite à l'âge de 70 ans, âge atteint par M. Malaba.
Selon l'opposition, cette manœuvre vise à consolider la mainmise du pouvoir sur le système judiciaire, deux ans avant la prochaine présidentielle.
Lire aussi : Afrique du sud: suspendu, un haut dirigeant de l'ANC attaque Ramaphosa en justice
Trois juges de la Haute cour ont rendu une décision samedi indiquant que "Malaba a cessé d'être juge et chef de la justice du Zimbabwe à 00H00 le 15 mai 2021".
Le juge Malaba est connu et critiqué pour avoir rejeté une demande de l'opposition d'annuler les résultats de la présidentielle de 2018, pour des soupçons de fraudes qui auraient joué en faveur d'Emmerson Mnangagwa. Ce dernier a succédé à Robert Mugabe, qui a régné d'une main de fer sur le pays pendant 37 ans.
Le gouvernement a dénoncé une décision de justice "sans fondement".
Dans un communiqué, le ministère de la Justice a promis de faire appel, affirmant que la justice était "sous l'emprise de forces étrangères".
Avant de chercher à prolonger le mandat du juge Malaba, le président avait promulgué un amendement controversé modifiant les conditions de nomination des juges. Ses détracteurs ont estimé qu'il cherchait à s'assurer d'une justice à sa main dans la perspective de la présidentielle de 2023.
Lire aussi : Afrique du Sud: la justice examine un recours réclamant la prison pour Jacob Zuma
"Victoire remarquable dans la défense de la Constitution", a tweeté l'avocat défenseur des droits de l'homme Doug Coltart samedi.