Selon Mohamed Othman al-Hussein, chef d'Etat major de l'armée soudanaise, une visite la semaine dernière d'une délégation russe au Soudan a été l'occasion de tenir des "pourparlers visant à réexaminer l'accord pour servir les intérêts du Soudan", a-t-il dit dans une interview télévisée mardi soir.
L'accord avai été discuté en 2017 entre le président russe, Vladimir Poutine, et Béchir, destitué en 2019 sous la pression de la rue.
La Russie avait annoncé la signature d'un accord pour la construction de la base en décembre dernier. Il permettait à la Russie de stationner jusqu'à quatre navires de guerre, et la base devait abriter jusqu'à 300 personnels civils et militaires.
La Russie avait indiqué que l'accord devait lui permettre d'avoir le droit de transporter, via les ports et aéroports du pays, des "armes, munitions et équipements pour le fonctionnement de la base".
Lire aussi : La Russie va ouvrir sa première base navale en Afrique au Soudan
Selon des médias soudanais, Khartoum aurait récemment suspendu l'accord en demandant le retrait des équipements installés à Port-Soudan.
Mais en avril, l'ambassade russe avait affirmé que ces informations de presse étaient erronées et que Moscou n'avait reçu aucune notification de Khartoum en ce sens.
Dans son interview, Hussein a indiqué que l'accord contenait des clauses "quelque peu préjudiciables pour le pays", sans autres précisions.
Lire aussi : Centrafrique. Armes russes: Washington, Paris et Londres demandent des explications
Selon lui, tant que l'accord n'a pas été ratifié par le conseil législatif, qui n'est pas encore formé, "nous avons la liberté de le discuter".
Le Soudan a longtemps été dépendant militairement envers la Russie, en particulier durant les décennies de sanctions américaines.
Depuis août 2019, le gouvernement de transition tente rompre l'isolement international du pays.
En décembre dernier, Washington a retiré Khartoum de sa liste des Etats soutenant le terrorisme.
"Nous avons commencé à reconstruire nos liens militaires avec les Etats-Unis", a dit Hussein en ajoutant que le Soudan était "ouvert à la coopération".