"Le président Zuma a décidé de se conformer à l'ordre d'incarcération. Il est en route pour se rendre dans un établissement correctionnel" dans la province du Kwazulu-Natal où il s'était retranché, a-t-elle déclaré dans un message sur Twitter, quelques minutes avant l'ultimatum fixé à minuit par la justice.
Jacob Zuma a été condamné la semaine dernière par la plus haute juridiction du pays, une décision sans appel. Il devait se constituer prisonnier d'ici dimanche soir, sinon la police avait ordre de l'arrêter d'ici mercredi minuit (22H00 GMT).
Une demi-heure environ avant l'expiration de ce délai, un convoi d'une dizaine de voitures a quitté à vive allure la résidence de Zuma à Nkandla, en pays zoulou (Est). Jusque tard le soir, bien après le couvre-feu fixé à 21 heures dans le pays, quelques dizaines de partisans ont chanté et dansé, certains hommes portant des bandeaux traditionnels en peau de bête.
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L'ancien président, familier des tribunaux, a obtenu que la Cour constitutionnelle réexamine sa sentence lors d'une nouvelle audience prévue le 12 juillet. Il avait aussi réclamé que son arrestation soit suspendue d'ici là, mais la décision doit être rendue vendredi par le tribunal de Pietermaritzburg (Est).
Mettant en cause l'impartialité des juges, Jacob Zuma a invoqué pour la révision de sa condamnation un état de santé "instable", arguant qu'une incarcération le condamnerait à "une peine de mort" dans le contexte de la pandémie. Il avait aussi prévenu, devant ses soutiens samedi, qu'il fallait s'attendre à des violences si la police "osait" l'arrêter.
Zuma est accusé d'avoir pillé les ressources publiques pendant ses neuf années au pouvoir. Depuis la création en 2018 d'une commission d'enquête sur la corruption d'Etat, Zuma, mis en cause par une quarantaine de témoignages, multiplie les manœuvres pour éviter de témoigner, ce qui a lui a valu cette condamnation à la prison ferme.