Tchad: le gouvernement invite tous les groupes armés à participer au dialogue national

Mahamat Idriss Déby Itno, président du Conseil militaire de transition (CMT).

Mahamat Idriss Déby Itno, président du Conseil militaire de transition (CMT). . DR

Le 12/08/2021 à 17h42, mis à jour le 12/08/2021 à 17h43

Le gouvernement tchadien a tendu la main jeudi à tous les groupes armés, les invitant à participer au dialogue national inclusif devant conduire aux premières élections présidentielle et législatives depuis la mort d'Idriss Déby Itno par des rebelles en avril.

"Tous les groupes armés sans exception sont invités à participer au dialogue, à condition qu’ils posent les armes et jouent le jeu", a déclaré à l'AFP Abderaman Koulamallah, le porte-parole du gouvernement. "Le but de ce dialogue", qui se tiendra en novembre et décembre, "est de faire en sorte que l’ensemble des Tchadiens se regroupent et forment un pays apaisé", a-t-il ajouté.

Mardi, lors de son adresse à la nation la veille de la fête de l'indépendance, le président du Conseil militaire de transition (CMT) Mahamat Idriss Déby Itno, fils de l'ancien chef de l'Etat, avait lancé "un appel pressant aux politico-militaires". "Ils ont l’obligation patriotique de reconsidérer leurs positions et revenir nous retrouver pour une impulsion collective de la dynamique de l’unité nationale et du vivre-ensemble", avait-il indiqué.

"Le dialogue franc et sincère appelé de tous nos vœux sera ouvert, de manière spécifique, aux mouvements politico-militaires", avait-il annoncé, précisant qu'"un comité sera très rapidement mis en place à l’effet de définir les modalités pratiques et opérationnelles de la tenue de cette importante rencontre".

Le régime avait jusqu'à présent exclu de discuter avec le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), qui avait lancé une offensive le 11 avril, conduisant au décès du président Déby, qui dirigeait le pays d'une main de fer depuis 30 ans. Les rebelles avaient ensuite été rapidement repoussés selon N'Djamena et des sources militaires dans la région.

De son côté, le porte-parole du FACT, Kingabé Ogouzeimi de Tapol, a souligné à l'AFP "un pas dans la bonne direction" mais a donné des conditions préalables à sa participation, notamment "l'amnistie générale pour tous les politico-militaires, les opposants en exil et la libération de tous nos militants".

A l'annonce de la mort du président Déby, son fils s'est arrogé les titres de président de la République et de chef suprême des armées. Il a promis des élections "libres et démocratiques" au terme d'une période de transition de 18 mois renouvelable, mais sans exclure une prolongation de la transition.

Le CMT a dissous le Parlement et le gouvernement et abrogé la Constitution. Sous la pression internationale, la junte a nommé un "gouvernement de transition" de civils le 2 mai, dirigé par Albert Pahimi Padacké, le dernier Premier ministre du défunt.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 12/08/2021 à 17h42, mis à jour le 12/08/2021 à 17h43