Ethiopie: le gouvernement affirme que les rebelles sont "en déroute" dans la région de l'Afar

 Des soldats des Forces de défense du Tigré (TDF) à Mekele.

Des soldats des Forces de défense du Tigré (TDF) à Mekele. . AFP / YASUYOSHI CHIBA

Le 09/09/2021 à 16h05, mis à jour le 09/09/2021 à 16h05

Le gouvernement éthiopien a affirmé jeudi que les rebelles tigréens ont été "mis en déroute" dans la région de l'Afar, où le conflit du Tigré s'est étendu ces derniers mois.

Le conflit qui fait rage depuis novembre dans la région septentrionale du Tigré entre l'armée fédérale et les troupes loyales aux autorités régionales dissidentes issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) s'est propagé ces derniers mois aux régions voisines de l'Afar et de l'Amhara.

Mais la porte-parole du Premier ministre a déclaré jeudi que le TPLF n'était plus "actif" en Afar, affirmant que les rebelles avaient "subi de lourdes pertes" et été contraints de battre en retraite.

"Les affirmations du TPLF selon lesquelles il s'est retiré de la région Afar, et je le dis sans guillemets, sont fausses. Ils ont été mis en déroute", a déclaré Billene Seyoum lors d'une conférence de presse.

"La milice afar travaille en étroite collaboration avec les forces de défense nationale et le TPLF a subi de lourdes pertes ces dernières semaines", a-t-elle ajouté.

Les responsables du TPLF n'ont pu être contactés pour réagir directement et les mouvements de troupes dans l'Afar n'ont pu être vérifiés, mais le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a contesté sur Twitter les affirmations du gouvernement fédéral.

"Abiy et compagnie essaient de faire croire à leurs partisans qu'ils progressent sur les champs de bataille en Amhara et Afar: ils ne le font pas", a-t-il déclaré, ajoutant que "des milliers (de combattants) sont nettoyés par nos forces" quotidiennement.

Il a démenti l'existence d'opérations dans l'Afar, évoquant les combats dans trois villes amhara.

"Il n'y a eu aucun combat en Afar, et les combats dans la région d'Amhara se déroulent de telle manière qu'Abiy ne pourra s'en sortir avec un mensonge", a-t-il déclaré.

Le nord de l'Ethiopie est le théâtre de violents combats depuis novembre, lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée au Tigré pour destituer les autorités régionales issues du TPLF. Cette intervention répondait selon lui à des attaques contre des camps militaires fédéraux orchestrées par le TPLF.

Le Prix nobel de la Paix 2019 a déclaré la victoire fin novembre après la prise par les soldats éthiopiens de la capitale régionale Mekele mais le conflit s'est ensuite enlisé et fin juin, les forces rebelles pro-TPLF ont repris le contrôle de l'essentiel du Tigré.

Elles ont poursuivi leur offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar afin de mettre fin à ce qu'elles décrivent comme un blocus humanitaire du Tigré et empêcher les forces pro-gouvernementales de se regrouper.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 09/09/2021 à 16h05, mis à jour le 09/09/2021 à 16h05