Vidéo. Le procès historique de l'assassinat de Sankara, attendu par toute l'Afrique, s'est enfin ouvert

Le360/ Jean-Paul W. Ouédraogo

Le 12/10/2021 à 14h41, mis à jour le 12/10/2021 à 14h42

VidéoTrente-quatre ans pratiquement, jour pour jour, après l’assassinat de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, l’ancien président Blaise Compaoré est jugé ce lundi par un tribunal burkinabè pour attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinats et recel de cadavres.

Au Burkina Faso, le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses douze compagnons s’est ouvert le lundi 11 octobre 2021 dans une ambiance plutôt apaisée. En l’absence des principaux accusés, notamment l’ancien président Blaise Compaoré, 70 ans, exilé en Côte d’Ivoire, depuis 2014, et Hyacinthe Kafando, les douze autres inculpés dont le général Diendéré, ont répondu présents à la barre.

Un tribunal prêt pour dérouler le procès est formellement constitué. Un début de procès enfin effectif et dont se félicite le journaliste écrivain Jean-Hubert Bazié, ancien compagnon du père de la révolution burkinabè, Sankara.

«Il y a eu beaucoup de mensonges, beaucoup de vérités partielles. Je crois que cette vérité là aujourd’hui, même si elle est partielle par le fait qu’il y en a qui refusent de venir comparaître, cette vérité sera complétée par le temps et permettra aux gens de mieux vivre ensemble», dit-il.

Six juges militaires dont trois titulaires et trois suppléants ont été retenus pour porter assistance au juge civil Urbain Méda, président dudit tribunal, lors des audiences. Pour une première journée, des centaines de Burkinabè ont fait le déplacement de la salle des banquets ou le procès a été délocalisé. Parmi eux, des parents de victimes mais aussi des témoins, à l’instar de Salam Kaboré.

«Moi, je suis un Burkinabè moyen. (...) Je viens pour savoir qui a fait quoi, quel jour et qu’est-ce qu’il va avoir comme peine», laisse-t-il entendre.

Cheville ouvrière de ce procès, le mouvement “Le Balai citoyen” était aussi représenté à l’ouverture de l’audience. L’un des membres fondateurs du mouvement, en l’occurrence Sams'k Le Jah, dit attendre beaucoup du dénouement de cette affaire. «Il n’y a pas de pression. On n’est pas pressés… Si nous on meurt et que l’histoire peut permettre à nos enfants de savoir ce qui s’est passé le 15 octobre 1987, c’est cela le plus important», confie-t-il.

Avec 60 témoins devant comparaître et 20.000 pages de pièces à consulter, c’est un procès qui pourrait durer des mois. Suspendu plus d’une fois après son entame, l’audience reprendra le 25 octobre 2021. Le temps pour les avocats de la défense de prendre davantage connaissance du dossier.

Par Jean-Paul Windpanda Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 12/10/2021 à 14h41, mis à jour le 12/10/2021 à 14h42