"Le président Blaise Compaoré ne se rendra pas - et nous non plus - au procès politique organisé à son encontre devant le tribunal militaire de Ouagadougou, c'est à dire devant une juridiction d'exception", indiquent dans un communiqué les avocats français et burkinabè deCompaoré.
Les avocats, Pierre-Olivier Sur et Abdoul Ouedraogo, affirment que leur client n'a jamais été "convoqué pour un interrogatoire" et qu'"aucun acte ne lui a jamais été notifié, sinon sa convocation finale devant la juridiction de jugement".
Ils indiquent en outre que Blaise Compaoré bénéficie "de l'immunité en tant qu'ancien chef de l'Etat".
Mais, "si le président Blaise Compaoré ne reconnait pas la justice du président Roch Kaboré (actuel chef de l'Etat burkinabè), il demeure confiant en la justice internationale", ajoutent-ils.
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Le procès de l'assassinat de Thomas Sankara, "père de la révolution" burkinabè et icône panafricaine tué lors d'un coup d'Etat en 1987, doit s'ouvrir lundi devant le tribunal militaire de Ouagadougou, suscitant, 34 ans après, des espoirs de "vérité" et de "justice".
Blaise Compaoré avait pris le pouvoir lors du putsch de 1987 et s'y est maintenu pendant 27 ans avant d'être renversé à la suite d'une insurrection populaire en 2014.
Arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1983, Thomas Sankara a été tué le 15 octobre 1987 avec douze de ses compagnons par un commando lors d'une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou. Il avait 37 ans.
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Quatorze des principaux accusés seront jugés, dont Blaise Compaoré, 70 ans, qui vit en exil en Côte d'Ivoire où il a obtenu la nationalité ivoirienne, et le général Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l'armée lors du putsch de 1987.
Devenu ensuite chef d'état-major particulier du président Compaoré, le général Diendéré purge déjà au Burkina Faso une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d'Etat en 2015.
Tous deux sont accusés de "complicité d'assassinats", "recel de cadavres" et "d'attentat à la sûreté de l'Etat".