Le dossier a été renvoyé mardi devant le tribunal militaire de Ouagadougou, après la confirmation des charges contre les principaux accusés, dont Blaise Compaoré, 34 ans après la mort du "père de la Révolution" burkinabè, selon des avocats de la défense et des parties civiles.
"Ce (mardi) matin nous avons assisté au délibéré de la chambre de contrôle de l'instruction, qui a renvoyé le dossier en jugement", a déclaré à l'AFP Me Guy Hervé Kam, un avocat de la partie civile. "Il s'agit essentiellement de Blaise Compaoré et de 13 autres, accusés d'attentat à la sûreté de l'Etat", "complicité d'assassinats" et "complicité de recel de cadavres".
"L'heure de la justice a enfin sonné, un procès peut s'ouvrir. Il appartient donc au procureur militaire de programmer une date d'audience", s'est-il réjoui.
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Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, l'un des principaux chefs de l'armée lors du putsch de 1987, devenu ensuite chef d'état-major particulier de Blaise Compaoré, ainsi que des soldats de l’ex-garde présidentielle.
Le général Diendéré purge actuellement au Burkina Faso une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d'Etat en 2015.
Davantage de personnes étaient mises en cause initialement, mais "beaucoup d'accusés sont décédés", a précisé Me Kam.
"Le dossier est renvoyé" devant le tribunal, la date du procès "n'est pas encore décidée" mais celui-ci pourrait avoir lieu "très bientôt", les mandats d'amener des accusés non "encore détenus ayant été ordonnés ce matin", a indiqué Me Mathieu Somé, avocat du général Gilbert Diendéré.
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Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1983, le président Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans, lors du putsch qui porta au pouvoir son compagnon d’armes d'alors Blaise Compaoré.
La mort de Sankara, devenue une figure panafricaine et surnommé le" Che Africain", était un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de Compaoré, lui-même renversé par une insurrection populaire en 2014.
L’affaire a été relancée, après la chute de Compaoré, par le régime de transition démocratique. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui par la justice burkinabé en mars 2016.
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Mais il vit en Côte d’Ivoire, où il s'était enfui après sa chute. Ayant obtenu la nationalité ivoirienne, il ne peut pas être extradé et devrait donc être jugé par contumace.
En février 2020, une première reconstitution de l’assassinat de Sankara s’était déroulée sur les lieux du crime, au siège du Conseil national de la Révolution (CNR) à Ouagadougou.