Il y a encore quelques semaines cependant, son fils Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé Teodorin, jet setteur revendiqué et affiché sur les réseaux sociaux, condamné en France dans le cadre de "biens mal acquis", paraissait devoir être désigné à sa place. Mais les caciques du pouvoir clanique et très autoritaire de ce petit Etat pétrolier d'Afrique centrale semblent avoir jugé qu'il était trop tôt.
Le Parti Démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) parti unique jusqu'en 1991, quand le pouvoir a toléré des petits mouvements satellites ou "d'opposition", tient son VIIe Congrès lundi et mardi à Bata, la capitale économique. Ce dernier congrès ordinaire avant le scrutin doit désigner le candidat à la présidentielle de 2023 pour un mandat de 7 ans.
Obiang, qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat en 1979 et dirige le pays d'une main de fer, est en très net retrait de la scène politique depuis quelques mois au profit de Teodorin, 53 ans. Ce dernier est présenté de longue date comme son dauphin, vice-président de la République et vice-président du PDGE, omniprésent en public récemment.
Lire aussi : Guinée Equatoriale: une grande purge au sein du parti au pouvoir
Mais le vieux chef de l'Etat semble en bonne forme, réputé faire quotidiennement du sport et faire attention à son hygiène de vie.
Teodoro Obiang est "l’homme de la situation", assène pour l'AFP Agustin Nze Nfumu, l'un des cinq vice-présidents du PDGE. "L’âge importe peu, son cerveau fonctionne encore parfaitement, il est encore le président de notre parti et il continuera à l’être, le président-fondateur a beaucoup d’expérience", poursuit-il.
"L’issue naturelle de ce congrès est de maintenir le statu quo avec Teodoro Obiang candidat à un nouveau mandat", renchérit pour l’AFP Ana Lucia Sa, professeur de sciences politiques à l’université de Lisbonne, spécialiste de la Guinée équatoriale. "Mais il y a de plus en plus de tensions au sein de l’élite dirigeante pour préparer l’après Teodoro", analyse-t-elle.
Lire aussi : Guinée équatoriale: six militaires français, accusés d'avoir voulu déstabiliser le régime, retenus à Bata
Teodorin a été condamné définitivement en France en juillet à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende pour s'être frauduleusement bâti un patrimoine considérable (hôtel particulier parisien, voitures de course et de luxe, jets privés...) dans l'affaire dite des "biens mal acquis".
En juillet aussi, le Royaume-Uni a gelé ses avoirs financiers et interdit l'accès à son territoire à Teodorin Obiang, l'accusant d'avoir détourné des fonds publics pour financer un train de vie somptueux, ce que Malabo conteste.
En Guinée équatoriale, riche en gaz et pétrole, la grande majorité des 1,3 million d'habitants vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.