La remise du rapport au président Barrow, prévue à 10H00 (GMT et locale), sera suivie d'une conférence de presse, ont indiqué les enquêteurs dans un communiqué.
Initialement prévue en juillet, la remise du rapport avait déjà été reportée au 30 septembre, la TRCC l'expliquant par l'ampleur de la tâche.
La publication des résultats de la TRRC reste un sujet sensible dans un pays où l'ex-président Jammeh, 56 ans, compte encore de nombreux partisans qui veulent son retour en Gambie.
La question du rôle futur de Jammeh en Gambie est l'un des thèmes majeurs de la campagne pour l'élection présidentielle du 4 décembre.
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La commission "Vérité, réconciliation", créée en 2017, a entendu de janvier 2019 à mai 2021 près de 400 témoins, victimes mais aussi d'anciens "Junglers" ("broussards"), les membres des escadrons de la mort du régime, venus raconter au cours d'auditions publiques parfois bouleversantes les multiples atrocités commises sous Yahya Jammeh.
Dans son rapport final, la Commission peut recommander des poursuites et proposer l'amnistie d'auteurs de violations des droits humains qui ont témoigné de leurs actes et exprimé des remords, sauf s'il s'agit de crimes contre l'humanité.
Barrow a fait savoir de longue date qu'il attendrait les recommandations de la TRRC pour éventuellement réclamer des poursuites contre son prédécesseur. Le gouvernement dispose d'un délai de six mois à compter de la remise du rapport pour publier un plan d'application de ces recommandations.
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La TRRC avait qualifié dans un rapport intérimaire publié en avril 2020 les violations des droits humains sous Yahya Jammeh de "massives, effroyables et diverses", citant les tortures, exécutions extrajudiciaires, viols, disparitions forcées, arrestations et détentions arbitraires.
Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh s'était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu'à sa défaite en décembre 2016 face à Adama Barrow, candidat d'une coalition d'opposition.
Après six semaines d'une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement dû quitter le pays pour la Guinée équatoriale à la suite d'une intervention militaire ouest-africaine et d'une ultime médiation guinéo-mauritanienne.