La Chine va nommer un envoyé spécial pour la Corne de l'Afrique

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Le 06/01/2022 à 13h30, mis à jour le 06/01/2022 à 20h41

La Chine va nommer un envoyé spécial pour la Corne de l'Afrique, a annoncé jeudi au Kenya le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, marquant la volonté de son pays de s'impliquer diplomatiquement dans cette région en proie à divers conflits.

Wang, qui a entamé mercredi une tournée africaine en Erythrée, au Kenya puis aux Comores, a affirmé que la Chine voulait ainsi encourager le dialogue face aux défis de paix et de sécurité. «La Chine va nommer un envoyé spécial du ministère des Affaires étrangères», a-t-il déclaré devant des journalistes dans la ville kényane de Mombasa. «Nous allons continuer à jouer un rôle encore plus grand pour la paix et la stabilité de la région», a-t-il déclaré en mandarin, traduit par un interprète.

La visite de Wang suit de peu celle qu'a effectué en novembre sur le continent le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, un voyage en partie destiné à contrer l'influence grandissante de la Chine en Afrique. Son annonce coincide par ailleurs avec l'arrivée de l'envoyé spécial américain pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman, attendu jeudi en Ethiopie, secouée depuis plus d'un an par la guerre opposant l'armée fédérale aux rebelles du Tigré.

Selon le Département d'Etat, Feltman - dont une démission est cependant attendue à court terme - va tenter une nouvelle fois d'amener les belligérants à la table des négociations, sur fond d'accalmie dans les combats. Les rebelles éthiopiens, qui se rapprochaient il y a quelques semaines d'Addis Abeba, se sont retirés fin décembre dans leur bastion du Tigré et l'armée fédérale a déclaré qu'elle ne les y pourchasserait pas.

Les Etats-Unis ont provoqué la colère de l'Ethiopie en retirant cette semaine le pays d'un important accord commercial, l'Agoa, en raison des atteintes aux droits humains commises dans le cadre de la guerre. Washington a également imposé des sanctions contre l'Erythrée l'année dernière en raison de son implication dans le conflit au Tigré, qui a fait des milliers de morts et généré une profonde crise humanitaire.

Les Etats-Unis ont demandé à Asmara de retirer ses troupes du Tigré, où elles combattaient aux côtés de l'armée fédérale et où les soldats des deux pays ont été accusés de massacres de civils et de viols de masse. Mercredi, à Asmara, a exprimé l'opposition de la Chine aux sanctions américaines contre ce pays extrêmement fermé et aux interférences dans les «affaires internes d'autres pays sous le prétexte de la démocratie et des droits humains».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/01/2022 à 13h30, mis à jour le 06/01/2022 à 20h41