A son arrivée à Addis Abeba, le général Mohammed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", numéro deux du Conseil de souveraineté dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur du coup d'Etat du 25 octobre, a rencontré le ministre de la Défense éthiopien, Abraham Belay, ainsi que le chef des services de renseignement et d'autres responsables gouvernementaux, indique un communiqué du Conseil de souveraineté.
Il y a moins de deux mois, Khartoum annonçait avoir perdu six nouveaux soldats dans les terres fertiles disputées d'Al-Fashaga, accusant "l'armée et des milices éthiopiennes". Addis Abeba rejetait la faute sur les rebelles tigréens qu'elle combat depuis plus d'un an dans un conflit qui a poussé des dizaines de milliers d'Ethiopiens à se réfugier au Soudan.
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Ces exodes, les violences, la question frontalière ou encore celle de l'eau pourraient être au programme de cette visite de deux jours.
Malgré de nombreux cycles de négociations, le Soudan et l'Ethiopie, qui s'opposent en outre depuis plus de 10 ans sur la question du Grand barrage de la Renaissance (Gerd) construit par cette dernière sur le Nil, ne sont encore jamais parvenus à trouver un accord sur le tracé de leur frontière.
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Amené à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique, le Gerd constitue une autre source d'inquiétude pour Khartoum ainsi que pour Le Caire, tous deux en aval sur le fleuve, qui craignent une chute de leur approvisionnement en eau.
Cette visite intervient alors que les deux pays s'enfoncent dans des spirales meurtrières: la guerre civile s'aggrave en Ethiopie, alors qu'au Soudan la répression des manifestations incessantes depuis le coup d'Etat du 25 octobre a déjà fait plus de 70 morts.