«Le président Kaboré va bien physiquement, mais je ne peux rien dire sur son état d’esprit» et «il a un médecin à sa disposition», a déclaré mercredi à l'AFP cette source du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
Elle a affirmé que Kaboré était «toujours aux mains de l’armée, pas dans un camp militaire, mais dans une villa présidentielle en résidence surveillée» et avait «accès à son portable, sous surveillance de ses geôliers bien entendu».
«C’est lui qui a bel et bien rédigé la lettre de démission publiée par la télévision nationale, mais je ne saurai dire dans quelles conditions il l’a écrite», a ajouté la même source.
Elle a ensuite raconté le film des évènements avant la rédaction de cette lettre.
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«Il n'a pas été arrêté aux premières heures» de l'action des soldats mutins: «sa résidence privée a été quadrillée par les mutins, il a fallu que sa garde rapprochée use de stratégie en l’exfiltrant à bord d’un véhicule banalisé pour le mettre en lieu sûr», a affirmé cette source.
«Il n’était pas dans le convoi qui a été criblé de balles» et dont trois véhicules avaient été vus lundi matin par un journaliste de l'AFP et qui, selon la source de l'ex-parti au pouvoir, «étaient ceux de ses gardes qui ont trompé la vigilance des mutins».
«C’est plus tard et sous la pression des mutins, que ses gardes - notamment des gendarmes - ont dû le laisser entre leurs mains (des putschistes), et se rallier à eux dans la foulée», a-t-elle dit.
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«La gendarmerie ne pouvait que se rallier car toute l’armée était consentante pour démettre le président de ses fonctions», selon elle.
Peu avant l'annonce du putsch et alors que le sort de Kaboré était peu clair lundi après deux jours de mutinerie dans les casernes, le MPP avait dénoncé dans un communiqué «une tentative avortée d'assassinat» du président.
Roch Marc Christian Kaboré a été renversé par des militaires avec à leur tête un lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba, président d'une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui a pris la tête de ce pays miné par la violence jihadiste.