L’opinion camerounaise, virulente contre la France, soutient Bamako dans sa brouille avec Paris

VidéoComme un peu partout sur le continent, l'opinion publique camerounaise s'est rangée du côté des autorités maliennes dans leur bras de fer avec l'ancienne puissance coloniale, la France. Beaucoup estiment que Paris se comporte avec condescendance avec ses anciennes colonies africaines.

Le 20/02/2022 à 14h19, mis à jour le 20/02/2022 à 14h22

La brouille entre l’Etat souverain du Mali et la France, l'ex-puissance coloniale, alimente les débat jusqu'au Cameroun. Bamako déplore la décision unilatérale de Paris de retirer du sol malien à la fois les forces Barkhane et Takuba, opération militaire menée au Sahel par l’armée française, avec une aide secondaire d’armées alliées. Sa mission est de lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes dans toute la région du Sahel.

Les Camerounais donnent leurs avis en indiquant que du moment où le Mali est un pays souverain, il lui revient de plein droit de décider sur son sort et surtout sur l’avenir de ses fils et filles. La majorité estime que la France se comporte encore en Afrique comme lors des années coloniales. Pour la presque totalité, il est l’heure que les pays africains et notamment les ex-colonies françaises, affirment leur autonomie en multipliant des partenariats avec d’autres puissances mondiales. Partout au Cameroun, cette actualité est suivie bout à bout. Les camerounais encouragent le Mali et suggèrent à la CEDEAO de faciliter l’émergence des pays de l’Afrique de l’Ouest.

Au Mali, les manifestations de populaires organisées dans les grandes villes, montrent une grande insatisfaction concernant la présence militaire française sur le territoire, car l'insécurité est loin d'avoir reculé. Bien au contraire les actes terroristes se multiplient dans les régions ciblées et se sont même étendus vers le centre.

Certains citoyens maliens n’hésitent d’ailleurs pas à jeter la responsabilité de ces faits sur leur partenaire historique. Le POur leur part, le Colonel Assimi Goïta, le Président de la transition malienne et son équipe ont pris des mesures fortes dans le cadre des relations diplomatiques entre les deux pays, telles que l’expulsion de l’Ambassadeur français de Bamako. De même quand la France a annoncé le retrait des forces Barkhane et Takuba sur six mois, les autorités maliennes ont exigé à leur tour que ce retrait se fasse dans délai. 

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 20/02/2022 à 14h19, mis à jour le 20/02/2022 à 14h22