Cameroun: la corruption, un mal qui gangrène l’administration et le privé

VidéoLa corruption est omniprésente au Cameroun, aussi bien dans le public que dans le privé. Les services sont souvent effectués contre versement de sommes d'argent. Des structures de lutte contre ce fléau de la corruption ont pourtant été créées, mais les résultats tardent à se matérialiser.

Le 21/02/2022 à 10h27

Au Cameroun, les actes de corruption ne sont plus ignorés de personne. Des plus jeunes aux plus âgés, chacun est à même de reconnaître les signes avant-coureurs de ce fléau de société. Dans les secteur autant public que privé, les usagers s’adaptent aux codes de la corruption au quotidien. Les services publics sont ainsi effectués contre versement de sommes d’argent. L'obtention des concours de tout ordre sont payés par les candidats au détriment de la compétence.

Le phénomène s’accentue dans les milieux judiciaires, des transports, de la douane et des établissements scolaires dans lesquels des places sont achetées par les parents qui veulent voir leurs enfants poursuivre sereinement leurs études scolaires.

Le chef de l’Etat avait pourtant créé des structures de lutte contre la corruption, notamment la Commission nationale anti-corruption (CONAC) dont les œuvres sont épisodiques. La corruption se poursuit dans tous les secteurs d’activité malgré toutes les dénonciations enregistrées tous les jours. La CONAC se limite à quelques activités de sensibilisation dont le rapport est publié au terme de chaque année.

Pour la majorité des Camerounais, il est l’heure de passer à la vitesse supérieure. Par conséquent, des mesures à prendre sont impératives. Des mesures comme l’application rigoureuse de l’article 66 de la Constitution qui exige la déclaration des biens de tout gestionnaire de crédits de l’Etat avant sa prise de service et au terme de son mandat, la limitation de mandats à la tête des grandes structures de l’Etat, la répression rigoureuse des actes de corruption et l’impartialité de la justice au sujet des affaires ayant trait à la corruption active et la corruption passive. De nombreux citoyens appellent aussi à la prise de conscience collective pour définitivement tordre le cou à cette gangrène qui fragilise le développement du pays tout entier. Le Cameroun se voudrait pourtant émergent à l’horizon 2035.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 21/02/2022 à 10h27